Faire le deuil de son prépuce.
Le prépuce est une partie de soi, qui comme n’importe qu’elle autre partie de soi, lorsque qu’elle vous est retirée, créée un déséquilibre dans l’une des machines les plus élaborées du règne animal.
Imaginez une montre suisse et tous ses petits rouages.
Si vous enlevez ne serait-ce qu’un seul de ses rouages, la montre ne fonctionnera plus correctement voire plus du tout.
Ce petit rouage a forcément une fonction pour y avoir été placé dans la montre.
Peut-être vous donnera-t-elle encore l’heure, mais plus aussi précisément qu’avant.
Aurez-vous peut-être simplement un décalage d’une minute ou plus ?
Le corps humain est une montre suisse. La circoncision enlève un rouage.
On pense souvent que le premier choc se produit lorsque le circoncis prend conscience que l’aspect de son sexe n’est pas comme celui des autres.
Le premier choc conscient se produit bien avant, mais il sera refoulé, car traumatisant.
Il se produit lorsqu’une autre personne manipule votre sexe contre votre volonté.
Que ce soit un médecin ou un parent, le corps et l’esprit subissent un premier trauma.
Quelle personne sensée , se laisserait décalotter ou examiner son “intimité” sans le vouloir ?
Même si dans certains cas, l’acte n’est pas douloureux, il reste un acte violent.
L’adjectif violent et le verbe violer ont la même racine, qui signifie forcer, contraindre.
Demandez-vous maintenant, pourquoi la majorité des troubles de stress post-traumatique d’une personne violée sont les mêmes que ceux d’une personne circoncise ou excisée ?
baisse de l'estime de soi, manque d'assurance et de confiance en soi ;
sentiment de saleté et de honte ;
difficultés sexuelles (abstinence ou errance, désordre de la libido, rapports sexuels douloureux ...) ;
difficultés relationnelles (engagement amoureux impossible, agressivité, isolement social, violences conjugales avec ou sans viols conjugaux, dégoût ou haine du sexe opposé ...) ;
difficultés somatiques et psychosomatiques (problèmes gynécologiques, de dos ; soins dentaires refusés ; lavements fréquents ; douleurs au ventre ou à l’anus ...) ;
difficultés autour de la maternité (stérilité psychogène, craintes non maîtrisées autour de la pédophilie ...) ;
conduites addictives et d’autodestruction (anorexie, boulimie, automutilation, tentatives ou idées suicidaires, automédication abusive...) ;
diverses pathologies psychiques (dépression, psychoses, mal-être généralisé, sentiment de culpabilité dévorant, sentiment de vide et non-sens, dégoût de soi, de son corps, de son image dans le miroir ...) ;
les difficultés professionnelles (abandon du travail, chômage, stagnation, instabilité, périodes SDF, échec scolaire ...) ;
À votre avis, les conséquences ci-dessus sont des troubles post-traumatiques du viol ou d’une mutilation génitale?
Premier choc conscient :
Mon corps ne m’appartient plus, d’autres peuvent en prendre le contrôle.
Le schéma corporel est perturbé, l’image de soi vacille et l’image du corps est brouillée.
Le second choc se produit lors de la circoncision.
Souvenez-vous, on enlève un rouage de la machine.
Que ce soit avec une anesthésie locale, une anesthésie générale ou même sans anesthésie, le corps et le cerveau sont conscient du traumatisme.
Le mot anesthésie vient du grec “esthésie”, qui est la faculté de percevoir par les sens, “an” signifie “être privé de”.
L’anesthésie nous prive donc de la faculté de percevoir la douleur, de l’analyser, de la ressentir. Mais si on ne peut pas l’interpréter comme telle, la douleur est bien là, ainsi que ses conséquences.
Le corps et le cerveau la ressentent.
Ce n’est pas parce que vous éteignez la télé que le programme n’est plus diffusé.