Salut les gars,
Ça fait plaisir de découvrir ce type de forum !
Je suis un Noob ici et je viens de commencer ma restauration.
Je souffle la bougie de ma 1ere semaine ! Oui, c'est peu, mais il faut bien commencer un jour.
Quand je vois vos résultats, c'est très encourageant.
Tout comme de pouvoir parler librement de pénis, prépuce et autres trucs intimes sans jugement et avec le sentiment de vivre là même situation que d'autres.
On se sent moins seul.
J'ai ma circoncision au travers de la gorge depuis l'âge de 3 ans.
Les extrêmement rares fois où j'en ai parlé. Je me suis senti totalement incompris. C'est qu'un p'tit bout de peau rien de plus !
Mais c'est bien plus qu'un petit bout de peau anodin pour moi.
On ne parle pas d'un morceau de peau morte mais d'un prépuce, de l'image de son corps physique et qui par extension pourra avoir un impact sur son corps psychique .. l'image de soi.
J'ai vraiment très mal vécu ces événements.
Je dis «ces», car j'ai été circoncis " 2 fois"
Une première fois pour cause de phimosis et une 2eme fois plus court quelques jours plus tard, car les points ont lâchés.
C'était une vraie boucherie d'après ma mère.
J'ai vécu ça à un peu plus de 2 ans.
Le plus ancien souvenir que j'ai en mémoire c'est l'entrée au bloc et mon réveil seul en pleure.
J'ai vraiment les images très nettes de ces événements. Et lorsque je décris les lieux, le jouet que j'ai reçu ce jour-là à mes parents ils étaient sur le cul.
Tous les détails étaient justes.
Les enfants gardent les souvenirs qu'à partir de 3 .. 4ans.
Belle connerie, je me souviens de tout.
Avoir ce souvenir fondateur en mémoire, c'est vraiment dur: Relation aseptique et glaciale de l’hôpital, souffrance, sentiment d'insécurité, peur de l’abandon, etc..
J'ai grandi, je me suis construit, je suis adulte .. parait-il même responsable et fiable.
Mais je continue à me trainer ce truc comme un boulet.
Je me dis: "t'es nul passe à autre chose, c'est comme çà mon gars."
J'ai tout bien mis sous le tapis comme nous savons tous le faire avec certains sujets trop lourds.
Je pensais gérer depuis le temps ...
Et en septembre un problème de santé sans aucun rapport à tout fait resurgir.
Je me tiens éloigné des médecins et des hôpitaux comme de la peste.
C'est pratiquement devenu une phobie chez moi. Si c'est pour un rhume, une radio, écographie, prise de sang. Pas de problème .. je les demande même !
Mais si on parle d'hospitalisation. Là, c'est la panique totale. stress intense, difficulté à respirer, je deviens complètement irrationnel, je scrute le personnel médical dans les moindres gestes et ils comprennent vite ... non ils ne comprennent d'ailleurs pas ce qui m'arrive.
Pour la faire courte,
Je suis arrivé aux urgences sur le conseil de la secrétaire de mon généraliste pour des symptômes qui ressemblaient à une constipation et avec de la fièvre.
Je me suis fait recevoir par l'infirmière des Urgences en charge du tri.
Vous venez aux urgences pour une constipation, sérieusement?
Euh.. je peux repartir. Moi, les hôpitaux s'est pas mon kiffe. D'ailleurs, plus vite je sors d'ici mieux se sera.
Après prise de sang et radios... J'ai droit au Chir !
Euh, un chir pour une constipation?
Bon, vous avez une infection des intestins et une diverticulite aigüe avec présence d'abcès.
Donc monsieur si vous décidez de rentrer chez vous. On va vous revoir dans 3 jours.
Et là 2 possibilités, vous avez développé une péritonite et on peut encore vous sauver, mais comme nous opérerons dans l'urgence vous aurez une poche pour les selles sur le torse, mais ça sera temporaire ! ( À savoir que temporaire, c'est quand même 6 mois).
Et autre possibilité, il sera trop tard pour vous sauver ...
Donc j'accepte d'être hospitalisé. Je reste 48h au lieu des 5 jours prévus.
J'ai tout fait pour faire le mur tellement mon passif avec les hôpitaux est important pour moi.
Ça a duré 2 mois ( docs, exams ..) avec régimes sans résidu en prime .. autant dire qu'on ne mange rien. J'ai perdu 12 kg en 1 mois.
Avec cerise, sur le gâteau la coloscopie sentiment d'humiliation suprême. À poil sous une blouse transparente et être considéré comme un article sur un tapis de supermarché en attente d'être scanné, j'adore !
Tout ça pour que mon Gastro ( libéral) m'annonce que le diagnostic était totalement faux.
Que je n'avais eu qu'une inflammation du colon .. mais rien de grave monsieur !
Ça peut arriver, c'est comme si vous aviez un rhume. Ça se soigne avec des antibios. Reprenez une vie normale et une alimentation normale !
Je demande au gastro, si le chir avait ouvert et qu'il n'y avait rien au niveau des intestins. Pensez-vous qu'il aurait coupé ou qu'il aurait refermé ?
Silence, réponse géné ... je ne devrais pas vous le dire, mais je pense qu'il aurait coupé.
Cette triste aventure qui a quand même connu une fin heureuse.
Mais elle a fait remonter plein de choses à la surface et m’a fait prendre conscience de certaines choses.... sur moi, mon vécu, mon entourage, le milieu médical et hospitalier. Le ressenti concernant ma circ est toujours présent après 40 ans.
Ce petit "bout de peau", l'opération et les événements qui ont suivi ont profondément marqué inconsciemment la personne que je suis.
Voilà, pourquoi je souhaite à présent restaurer ce que l'on m'a pris avec légèreté... ca coince .. on coupe. C'est un peu ce qu'ils auraient fait avec mon intestin.. alors que cela n'était pas nécessaire. Sauf que je suis adulte à présent et que je veille sur moi comme une hyène avec un ressenti énorme envers les médecins et leurs diagnostics.
Ma circoncision a eu de grosses répercussions sur moi dont je n'ai jamais pu parler.
La restauration ne sera que le point de départ de la réappropriation de mon corps et de tout ce qui touche à mon pénis.
Comment j'ai pu attendre aussi long temps. Que de temps perdu !
Et désolé pour cette entrée en matière longue et peut-être ennuyeuse.
Je suis au régime sparadrap et gavage à la crème hydratante.
Mon gland est déjà nettement plus sensible et pour le reste ça pousse doucement
Ce message a été modifié par un modérateur : suppression d'espaces inutiles.