Salut Biix !
j'ai lu ton témoignage avec beaucoup d'attention et je suis impressionné par la quantité de points communs par rapport à ma propre histoire /ressenti - je pourrai faire un copié collé pour moi même de phrases entières chez toi . J'ai eu une circoncision basse et serrée (totale quoi) à 3.5 ans pour un seul épisode infectieux de type balano posthite. Ils m'ont laissé une partie du frein et une bande de 7 mm de muqueuse. je suis en restauration bien avancé et mon gland est couvert 24h/24 depuis 3 ans maintenant. (voir ma présentation dans la rubrique "vous mais en résumé"
comme toi, et depuis l'âge de 18 ans, j'ai vécu quasi systématiquement des troubles de l'érection pendant les rapports - cela à détruit la moitié de ma vie - Cela a foiré toutes mes premières expériences hétérosexuelles , et comme j'avais une tendance bi, j'ai finalement orienté vers l'homosexualité - ce que tu décris comme la necessité de "repasser par une phase lente" pendant le rapport, à cause d'une perte d'érection, je le vis à chaque fois : pendant 20 ans j'ai cru que c'était psychologique et je me suis planté -- comme toi je me suis pris un TGV dans la gueule quand j'ai compris ce qu'on m'avait REELLEMENT FAIT : supprimé 30 cm2 de capteurs sensoriels spécialisés dans l'excitation et le mécanisme de l'érection. -- Du coup, les capteurs restants sur notre sexe , lorsqu'ils sont trop sollicités , se mettent en position "burn- out" = perte de l'érection = on se calme, on fait autre chose ; et si le partenaire est compréhensif et disposé, on recommence 20 minutes aprés.
De mes rencontres /observation avec des dizaines et dizaines de garçons différents sur 20 ans, j'ai acquis la certitude et la preuve des effets de la mutilation : leurs capacités en tant qu'intact sont supérieures aux miennes : qualité et durée de l'érection // puissance et caractère spectaculaire de l'éjaculation // intensité de l'orgasme et du plaisir visible ressenti // capacité à réitérer l'acte dans un délai beaucoup plus court
grâce à la restauration, la sensibilité autour du gland s'est amélioré d'un gros tiers chez moi et je commence à avoir des sensations significatives dans la nouvelle bande striée du nouveau prépuce (alors qu'avant c'était négligeable). Donc second élément de preuve de la mutilation
le troisième élément de preuve, ce sont les centaines de témoignages qui vont dans le même sens
Ton questionnement par rapport à ton fils est très important. Je te conseille de ne pas lui en parler avant l'âge de ses 17 ou 18 ans, sauf si c'est lui le premier qui vient vers toi pour aborder la question. Je veux dire je pense qu'il faut ne pas le stresser avec l'idée qu'il "manque" quelque chose pendant toute la durée où il va se découvrir (entre 12 et 18). Par contre ensuite il ne faut pas tarder à en parler. j'aurai bien aimé que mon père ou qu'un toubib m'en parle quand j'avais 18 ans. Cela m'aurai certainement déstabilisé sur le moment, mais j'aurai pu affronter ma vie sexuelle en connaissance de cause et ne pas me tromper de diagnostic... j'aurai pu protéger et hydrater mon gland beaucoup plus tôt, ce qui m'aurait évité de me retrouver à 35 ans avec un pénis complètement desséché et largement insensible ... les conséquences sociales et familiales pour moi auraient été peut être considérables.
Je termine en rappelant qu'il n'y a aucun automatisme dans les effets de cette mutilation : le même geste chirurgical aura des conséquences désastreuses chez certains, et n'aura pas de conséquences chez d'autres; ((potentiellement comme toutes les opérations chirurgicales d'ailleurs)) - voilà pourquoi il est inacceptable d'imposer cette roulette russe à un enfant - et on est tous là pour que ça s'arrête.