Je suis nouveau comme inscrit. Je ne connais encore personne. La langue de bois, ce n'est pas mon truc, alors je me lance dans le vide, j'espère qu'il y aura quand même quelqu'un pour me recevoir à l'atterrissage...
Né en 1953 à Namur. Pas circoncis physiquement (je suis parfaitement intact) mais j'ai subi une très forte répression ( religieuse)concernant le sexe à partir de 8ans. Famille catholique, 3è de 4 enfants , père ancien prisonnier de guerre.
Chryptorchidie et traitement hormonal proposé par les médecins militaires: je suis devenu pubère en moins de 3mois A l'age de 11ans, je me suis senti responsable de la mort de mon père après avoir promis au curé de ne plus me masturber. Mon être profond se trouvait coupé en deux à travers la question du sens moral de la notion de plaisir .
Brillant au niveau des études, ma famille n'en n' a jamais rien su: ils ont cru que j'allais bien. A 18 ans, je décide d'entrer dans un séminaire épiscopal ( pour échapper en quelque sorte à une culpabilité trop forte) . Pendant 3ans , on a tenté sur moi une sorte de circoncision de l'esprit, de la pensée. Eliminer tout ce qui n'était pas conforme. En même temps,je découvre que je suis homosexuel. J'ai cru devenir fou.Mon caractère franc et entier m'a permis de refuser l'hypocrisie. mais je suis quand même resté 4 ans complètement impuissant.
C'est la musique qui m'a permis de retrouver mon intégrité physique et mentale. J'ai pris conscience que le plaisir de vivre son corps seul ou avec autrui était aussi important que de savoir penser et décider. Le plaisir peut être un défi en réponse à la difficulté et à la souffrance. J'ai pu m'en assurer lors d'un travail en milieu carcéral dans un projet de réinsertion sociale touchant des jeunes détenus. La circoncision pose des problèmes particuliers chez les jeunes qui cherchent à retrouver une image corporelle,mentale,affective,sociale, culturelle...et sexuelle. Prendre soin de son sexe, c'est prendre soin du plaisir de l'autre , c'est lui donner le plaisir d'accepter que je reste moi-même. L'autre est comme un miroir qui nous renvoie à notre propre plaisir : on pourrait appeler cela tout simplement la joie... Sur le plan humain, il y a là une richesse extraordinaire. C'est bien plus qu'une histoire d'amour...
Par la suite, j'ai continué avec la musique, et je suis devenu facteur d'orgue . Il y a une similitude entre la dérive morale du 19è s et l'idéal sonore du début du 19è (musique romantique) . Pour ceux que ça intéresse , il faudrait développer davantage. notamment l'importance des harmoniques impaires au niveau du ventre. Il y a une similitude avec la circoncision. Culturellement, socialement, c'est là que ça coince : les justifications sont erronnées.
Travaillant pour des musiciens, j'ai fait des recherches pour améliorer la sensibilité du bout des doigts (pour les organistes et clavecinistes.Je voulais proposer des mécaniques plus légères. On obtient des résultats appréciables avec des applications locales de vitamine D. Mais il faut beaucoup de patience et une fois la sensibilité acquise, il faut encore la maîtriser: on découvre de nouvelles nuances mais cela requière énormément d'attention et de concentration. Je pense qu'il doit en être de même avec le sexe : nous ne sommes pas des sauvages... Je peux dire que même pour ceux qui ne sont pas circoncis, il y a du travail à faire, et certaines habitudes modernes à éviter, peu importe l'orientation sexuelle, pourvu qu'elle ne soit pas une parodie ,un mensonge. Quand à la médecine, elle ferait bien de cesser sa tyrannie au lieu de se préoccuper de rendement, de chiffre d'affaire. Au niveau du Droit, il y a des choses à faire aussi. Ne pas oublier non plus que le plaisir sexuel n'est pas un pur processus mécanique . Il ne suffit pas de mettre de l'huile où il en manque, il faut un petit peu de coeur aussi, je dirais même ... énormément.
J'ai oublié de dire que je suis encore célibataire; je n'ai jamais vécu avec quelqu'un. l'essentiel reste la qualité de la relation , le respect et la liberté qu'elle engendre.