Merci Nicoco, encore une fois, c'est pertinent.
Oui je sais, en ce moment, je fais un mauvais calcul, c'est que j'ai mis toute ma souffrance, ma rage, mon agressivité sur le compte de la circoncision. Je me dis que toute ma vie adulte n'a été qu'une source d'agressivité, de tristesse et de mal-être, dus à la circoncision. Je me dis que tout aurait été différent sans ça. En gros, j'extrapole surement, mais sans la circoncision je me vois doux, gentil, taquin avec les filles, "sexuel", enjoué, plein de vie, souriant, libido à 100 %, aimé et attirant et surtout dans un foyer douillet avec une femme et mon enfant et avec la circoncision je me vois agressif, jaloux, colérique, râleur, sans aura sexuelle, sans confiance en moi, pas viril...
En fait, j'en arrive à ce constat, car j'ai ressenti tous ces changements en moi, presque instantanément après l'opération. Là où j'étais plutôt gai, heureux, sexuel... je suis devenu tous ces défauts que j'exprime plus haut (agressif...). Je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'une femme aurait réussi à m'adoucir si ma sexualité avait été apaisée.
De plus, pour le moment, je n'arrive pas à ôter de mes pensées, le fait que je suis resté parfois des mois entiers avec mon ex-femme sans la toucher et je me flagelle en me disant que tout ceci n'aurait pas pu être possible en étant intact. Les douleurs qu'elle ressentait. Et aujourd'hui, elle est avec un intact plus jeune que moi (je sais on sort du cadre de la restauration désolé - pas obligé de me répondre mais ça me hante), et que peut-être aujourd'hui, elle est hyper épanouie, qu'elle s'éclate au lit avec son amant alors qu'avec moi elle n'avait jamais envie. Elle me dit qu'elle avait envie de moi au début et qu'ensuite je l'ai bridé et que ça l'a bloqué. Ca fait mal d'entendre ça. Je crois que cette femme a fait disparaitre en moi toute trace de virilité, m'a fichu le doute. Vous savez, on peut castrer un homme (déjà largement affaibli), en ne le valorisant pas. Et toutes ces femmes qui ne me l'ont pas dit mais qui m'ont largué après la première nuit d'amour, car je m'y prenais comme un manche. Je sais que tu me diras, que c'est mon problème et que les autres n'ont pas à le payer (je te rassure, je paye seul et très cher).
Bref, je sais, je suis un con de français d'origine italienne, ayant grandi sur la Côte d'Azur et qu'on est bien souvent plus narcissiques et machos, qu'on a besoin de faire kiffer les nanas pour se sentir virils et par conséquent ma mise en pli en a pris un coup. Je me sens sincèrement tout naze.
En même temps je comprends tout à fait ton raisonnement, on en avait déjà parlé, mais je suis resté bloqué sur la sexualité de ma 21e année, à l'âge où la circoncision a eu lieu et que par conséquent, j'idéalise. Mais en ce moment, plus je me rends compte de ce qu'on m'a enlevé, et sûrement en restaurant ça va empirer, plus je me dis que les intacts sont au-dessus de moi. Fatalement, me voyant comme un handicapé, je me retrouve à regarder le 110 m haie à la télé et me dire whaou, je suis un pauvre handicapé. Puis, j'en ai ras le bol de partir avec mes potes en week-end et de partir dès qu'ils parlent de cul. D'ailleurs, ils en parlent tout le temps. Bien-sûr, cela émane de la part une certaine frustration mais quand même, on sent que le sujet est important, moi non. Je suis positionné sur des choses plus "célestes" et "chiantes", les théories, la connaissance du monde...tout ça pour oublier.
En fait, je ressens la crainte que tu évoques car j'ai peur qu'une fois restauré, je continue à avoir ces cognitions négatives qui me disent "OK tu es bien maintenant mais regarde gros con, si tu n'étais pas allé volontairement te faire couper la bite, tu n'aurais pas perdu 17 ans de ta vie". J'ai perdu un temps fou à ne pas me concentrer sur mon travail, ma femme, ma famille, mais à passer des nuits blanches à lire les articles qui traitent de la circoncision, à me sentir tellement peu sûr de moi pour entreprendre une meilleure carrière... Je me suis caché pendant 17 ans.
Alors, je sais qu'aujourd'hui, je vais pouvoir enfin rebondir, aborder la nouvelle partie de ma vie qui s'offre à moi, avec un large sourire en me disant, maintenant je ferais en sorte d'être chaque jour qui passe, le plus heureux possible. Mais j'ai peur que les remords d'avoir gâcher les plus belles années de ma vie, certaines belles histoires et surtout la famille que j'avais construite, juste par connerie et naïveté.
En tout cas je retiens que peut-être grâce à la resto, je vais retrouver mes 16 ans et que je serai finalement à presque 40 ans plus sexuel que je ne l'aurais été sans l'opération (par lassitude par exemple).
Désolé pour ce genre de message (bon en même temps, je l'ai créé exprès pour ne pas envahir les autres posts qui n'ont pas envie de m'entendre geindre).