Messages de Hervé Bertaux-Navoiseau

    J’ai subi, vers 4-5 ans, un décalottage forcé du prépuce qui m’a certainement fortement traumatisé puisque je ne m’en suis souvenu que bien 30 ans après, lors de ma psychanalyse.


    Cette odieuse intervention a été pratiquée à la demande de ma mère, sur le conseil certainement de ma grand-mère bretonne ; elles étaient toutes deux dans le cabinet pendant l’opération.


    Le médecin est arrivé vers moi en décapuchonnant son stylo (sic) et m’a déclaré : « Je vais te faire un tout petit peu mal. » Effectivement, ça m'a un peu déchiré, je me suis retrouvé avec le gland à nu, la douleur au frottement contre le slip était insupportable.


    Retourné dans la salle d’attente où se trouvait mon père, et d’autres personnes à ma grande honte, je me suis plaint à lui et, devant la fenêtre pour bien voir, il a réussi à remettre en place l’organe protecteur du gland (les circoncis subissent une kératinisation qui leur rend souvent insupportable (comme à Sigmund Freud, cf. la préface d’E. Roudinesco à la correspondance Sigmund-Anna) le port du préservatif (dangereux, ça !).


    Si mon père n’avait pas réussi, vu que j’avais – ce qui est normal à cet âge – le prépuce serré, j’aurais pu développer un paraphimosis artificiellement provoqué, ce dont certains médecins profitent pour recommander et pratiquer une circoncision, laquelle prive l’homme, et la femme d’un organe précieux pour les rapports sexuels (https://www.academia.edu/38923…on_mis_a_jour_10.03.2014_
    et
    https://www.academia.edu/59172…e_mis_a_jour_21.03.2014_l)


    Gare donc aux « remèdes » de bonnes femmes plutôt que de bonne femme (réputation).

    L'excision est un véritable massacre puisqu'avec une mortalité immédiate de 5 à 15% due au choc physique ou psychique, à l'hémorragie ou aux infections, elle provoque fréquemment d'horribles complications à long terme : cicatrices chéloïdes, kystes, dysménorrhée, stérilité, dommages vaginaux, urétraux, vésicaux (incontinence, rétention urinaire aiguë ou chronique, cystites à répétition, pyélonéphrite, insuffisance rénale, formation de calculs urinaires), intestinaux (incontinence) et obstétriques, douleurs abdominales, infections pelviennes et vaginales, ulcérations génitales et troubles de la sexualité : destruction d'un organe érectile, dyspareunie, douleur pelvienne chronique, douleur pendant les rapports (dans 56% des cas selon le Dr Foldès), frigidité (dans les deux tiers des cas), aggravation du risque de contacter des IST, risque élevé de décès à l'accouchement. Les dommages psychologiques : angoisse, dépression, sont également importants. (sources : OMS, Gynécologues sans frontières, American academy of pediatrics).
    (page 3 de mon livre : "Les mutilations sexuelles feminines et masculines, le plus grand crime contre l'humanite (les sciences humaines contre les mutilations sexuelles) @https://www.academia.edu/38802…es_mis_a_jour_13.02.2014_


    Mais pour la fonction sexuelle, voir l'enquête sur les "petits orgasmes" (https://www.academia.edu/59172…le_mis_a_jour_15.02.2014_) et mon article https://www.academia.edu/38923…on_mis_a_jour_08.02.2014_

    [1] Bazett H., McGlone B., Williams R., Lufkin H. Depth, distribution and probable identification in the prepuce of sensory end-organs concerned in sensations of temperature and touch; thermometric conductivity. Archives of neurology and psychiatry 1932 ; 27 (3) : 489-517.
    [2] Winkelmann R. The cutaneous innervation of the human newborn prepuce. J Invest Dermatol 1956 ; 26 (1) : 53-67.
    [3] Taylor J., Lockwood A., Taylor A. The prepuce: specialized mucosa of the penis and its loss to circumcision. BJU 1996 ; 77 : 291-295.
    [4] Fleiss P. The case against circumcision. Mothering winter 1997 : 36-45.
    [5] Pertot S. Sensitivity is the rising issue on circumcision. Australian doctor, 1994.

    [6] Money J. Components of eroticism in man. II. The orgasm and genital somesthesia. J nevr mental dis 1961 (132): 290.

    [7] Freud S. Sur la sexualité féminine. 1931. Paris : PUF ; 1995. O.C. XIX. 12, 2ème §.

    (*) L'expression vient de la jeunesse chinoise qui rejette le terme 自慰 (masturbation), composé des idéogrammes "main" et "débauche". Les racines latines de masturbation ("manus" et "stupratio"), ont exactement la même signification puritaine.

    [8] Podnar S. Clinical elicitation of the penilo-cavernosus reflex in circumcised men. BJUI 2011, 109, 582-86.

    [9] Roudinesco E. Le sexe mutilé. Brève histoire d'une passion chirurgicale. Préface à : Bonomi C. Sulla soglia della psychoanalisi, Freud i la follia infantile. Torino : Bollati Boringhieri ; 2007.

    [10] Money J., Davidson J. Adult penile circumcision, and the politics of sexual pleasure. Journal of sex research 1983 (19), 289-92.

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    [12] Bronselaer G., Schober J., Heino F, Meyer-Bahlburg, T'Sjoen G., Vlietinck R., Hoebeke P. Male circumcision decreases penile sensitivity as measured in a large cohort. BJU international 2013.

    http://onlinelibrary.wiley.com…10X.2012.11761.x/abstract
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    Hodges F., Milos M. Understanding circumcision: a multi-disciplinary approach to a multi-dimensional problem. New York: Plenum; 2001.

    [16] Boyle G., Goldman R, Svoboda J., Fernandez E. Male circumcision: pain, trauma and psychosexual sequelae. [font='&quot']J health psychology[/font] 2002; 7 (3): 329-43.

    (*) Les opposants à la circoncision utilisent le terme "intact" parce qu'ils répugnent à celui de "non-circoncis" qui suggère que la circoncision apporterait un bonus.

    [17] Rozenbaum W., Bourdillon F., Dozon J-P. et al. Report on Male Circumcision: An arguable method of reducing the risks of HIV transmission. Conseil national du SIDA, 2007 : 1-10.

    [18] Kim D. The effect of male circumcision on sexuality, BJU int 2006 ; 0.

    [19] Frisch M, Lindholm M, Grønbæk M. Male circumcision and sexual function in men and women: a survey-based, cross-sectional study in Denmark, Int J Epidemiol, 2011, 1-15.

    [font='&quot'][20][/font] Waldinger M Quinn P., Dileen M., Mundayat R., Schweitzer D. & Boolell M. A multinational population survey of intravaginal ejaculation latency time. J Sex Med. 2005 ; 2(4) : 492-7.

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    [22] Tang, W.S., Khoo, E.M. Prevalence and correlates of premature ejaculation in a primary care setting: a preliminary cross-sectional study. Journal of Sexual Medicine 2011 ( 8 ) : 2071-2078. doi: 10.1111/j.1743-6109.2011.02280.x

    [23] Dalton J. Effect of circumcision on sexual satisfaction. BMJ, courriel à l'éditeur (réponse rapide à l'article : "Is infant male circumcision an abuse of the rights of the child? Yes")
    http://www.bmj.com/cgi/eletters/335/7631/1180#183746 (vers le premier quart de la page)

    [24] Goldman R. The psychological impact of circumcision. BJU int 1999; 83 (suppl. 1): 93-103.

    [25] Schmideberg M. A note on homosexuality and circumcision. Psychoanalytic review 1948 XXXV (2) : 183-84.

    [26] Laumann E., Masi C., Zuckerman E. Circumcision in the United States. JAMA 1997 ; 277 (13) : 1052-1057.
    [27] Fleiss P., Hodges F., Van Howe R. Immunological functions of the human prepuce. Sexually transmitted infections 1998; 74: 364-67.
    [28] Fink K., Carson C., De Vellis R. Adult circumcision outcomes study: effect on erectile function, penile sensitivity, sexual activity and satisfaction. J urol 2002 ; 167 (5) : 2113-2116.
    [29] Dave SS, Johnson AM, Fenton KA et al. Male circumcision in Britain : findings from a national probability sample survey. Sex trans infect 2003 ; 79 : 499-500.
    [30] Midrash rabbah. Genèse, LXXX : 11.
    [31] O'Hara J., O'Hara K. The effect of male circumcision on the sexual enjoyment of the female partner. BJU int 1999 ; 83 (suppl. 1) : 79-84.
    [32] Bensley G., Boyle G. Effects of male circumcision on female arousal and orgasm. N Z med j 2003 ; 116 (1181) : 595-6.
    [33] Hughes G. Circumcision : another look. Ohio medicine 1990 ; 86 (2) : 92.
    [34] Goldman R. Circumcision : the hidden trauma. Boston : Vanguard publications ; 1997.
    [35] Piet E. Séminaire I.N.E.D. Paris, 10 décembre 2009.
    (**) Ce fait met en lumière l'absence de tirage au hasard (en dépit des prétentions de certains) des multiples enquêtes androcentrées (et le plus souvent ethnocentrées) ayant démontré la forte réduction de la transmissibilité à moyen terme du SIDA aux hommes induite par la circoncision : nous ne savons pas qu'une "population" – y compris une population statistique – pourrait exclure les blancs ou les femmes. Le principal résultat de ces études inconsciemment sexistes et racistes est que des millions de prépuces africains sont jetés aux chiens pour freiner la pandémie chez les hommes, tout en l'accélérant pour les femmes dans la même proportion !
    [36] Wawer M., Makumbi F., Kigozi G., Serwadda D., Watya S., Nalugoda F. and others. Circumcision in HIV-infected men and its effect on HIV transmission to female partners in Rakai, Uganda : a randomised controlled trial. Lancet 2009 (374-9685) : 229-237.
    [37] Whiddon D. The Widdicombe file. Lancet 1953 ; (15 Aug) : 337-338.
    http://cirp.org/library/general/widdicombe
    [38] Morgan W. The rape of the phallus. JAMA 1965 ; 193 : 123-4.
    http://cirp.org/library/general/morgan/
    [39] Taves D. The intromission function of the foreskin. Med hypotheses 2002 ; 59 (2) : 180.
    http://cirp.org/library/anatomy/taves1
    [40] Masters and Johnson on sex and human loving. Boston: Little, Brown and company ; 1982. ch. XII.
    [41] Haas J. The totality and integrity of the body. Ethics & Medics 1995, 20.2.
    [42] Austriaco N. Requests for elective amputation. Ethics & Medics 2011, 36.2.
    [43] Peters E. Canon law and apotemnophilia. Ethics & Medics 2011, 36.2.
    [44] Denis P. Paris : PUF – Que-sais-je ? ; 2012. p. 51.

    Il est connu depuis l'antiquité que [font='&quot']le prépuce contribue au plaisir féminin :[/font]


    "La femme qui s'est livrée à l'amour avec un incirconcis peut difficilement se séparer de lui."[30]


    Quatre enquêtes [font='&quot']ont confirmé [/font]cette observation empirique. Les deux premières portent l'une[31] sur 139 femmes, l'autre[font='&quot'][32] [/font]sur 35 femmes ayant eu des rapports avec des intacts et des circoncis. Portant sur un grand nombre de sujets : 5 550, et leurs épouses, la troisième19 est particulièrement crédible. La quatrième[font='&quot'][33] [/font]est intéressante parce qu'elle a été menée à long terme (hommes mariés avec la même épouse pendant plus de cinquante ans). Les résultats sont identiques : les intacts satisfont mieux leurs partenaires qui relèvent chez eux moins de conclusions prématurées de l'acte sexuel, ils leur apportent davantage d'orgasmes et moins d'irritation. Goldman confirme en suggérant que les circoncis divorcent davantage[34].


    Les deux premières études expliquent que le prépuce limite les frottements irritant le vagin, pour cinq raisons : (1) les entiers n'ont besoin que de trois minutes pour parvenir à l'orgasme et peuvent prolonger cette durée au besoin, (2) ils recherchent les sensations fines procurées par l'exquise sensibilité érogène et de toucher fin du prépuce (celle du gland est purement érogène) par des mouvements d'amplitude modérée, dans un acte moins gymnastique, plus lent, doux et tendre (le bang-bang de Jack Nicholson ne peut être comparé à la douceur aérienne des scènes d'amour de Michelangelo Antonioni), (3) n'étant plus une muqueuse, le gland du circoncis, devenu une peau calleuse, dix fois plus épaisse13, a perdu sa délicatesse et son moelleux, (4) le prépuce coulisse sur la hampe si bien que les frictions contre le vagin sont réduites, (5) par sa mobilité et ses replis, il joue un rôle semblable à celui des segments d'un piston et limite l'évacuation des sécrétions vaginales par la couronne du gland. La plus grande sensibilité des intacts est donc contrebalancée par une meilleure lubrification, ce qui est particulièrement apprécié par nos compagnes âgées.


    A l'inverse, pour compenser leur perte de sensibilité, les circoncis ont besoin d'une grande amplitude de mouvement. Par massage profond du gland, cette dernière excite leur organe devenu relativement insensible (la troisième étude fait état de difficultés orgastiques chez les circoncis) mais frotte rudement la muqueuse vaginale. Le comble est atteint avec les monstrueuses pratiques de l'excision et du "dry sex". En supprimant la lubrification naturelle, elles raccourcissent la durée leurs laborieux efforts pour parvenir à l'orgasme. C'est au prix d'irriter le vagin et même, très souvent, de douleur pour la femme[35].
    En conséquence, comme confirmé par les rapports 2004 et 2006 d'ONUSIDA qui ont révélé la contamination de 13 femmes pour 10 hommes en Afrique la circoncision aggrave la transmissibilité du SIDA[font='&quot']([/font][font='&quot']**)[/font] aux femmes.
    En Afrique subsaharienne, les femmes représentent 59% des contaminés et 75% des séropositifs de 15 à 24 ans. Une étude[36] a montré que le risque de contracter l'épidémie est de 55% plus élevé pour les compagnes de circoncis séropositifs dans les deux années suivant la circoncision de leur partenaire (cette dernière, inutile, est effectuée pour que ces derniers ne soient pas "discriminés" !). Si le risque est diminué de 50% à 60% pour les hommes mais augmenté d'autant pour les femmes, alors les éventuels fœtus, non-inclus dans la statistique, devraient faire la décision contre la circoncision.


    L'intégrité préputiale offre un autre avantage lors du coït : en se déroulant graduellement, le prépuce non rétracté facilite l'intromission[37][font='&quot'], [/font][38][font='&quot'], [/font][39][font='&quot'].[/font]


    La nature a prévu [font='&quot']l[/font]'amour muqueuse contre muqueuse (certains y voient une promesse d'échanges subtils) et non peau contre muqueuse : ce n'est pas un exercice de gymnastique ou de massage mais une démonstration de tendresse.



    Conclusion


    Le concept de lèvre et son extension au prépuce ne figurent pas dans les manuels de médecine. Les raisons en sont simples : non seulement l'organe de la sexualité hypocritement dite infantile est tabou, mais surtout, ceux qui en ont été privés dans l'enfance n'ont pas la moindre idée de leur handicap. Cependant, confirmée par l'enquête de Sorrells, la découverte de Taylor que le prépuce est une zone érogène majeure opère un décentrement de notre vision de la sexualité masculine. Le phallus perd son privilège d'organe unique au bénéfice de l'enveloppe du gland qui acquiert le statut d'organe sexuel associé. Derrière des motifs le plus souvent culturels (notamment le fantasme de renforcement de la virilité ou de la féminité) ou religieux, et parfois médicaux mais controversés, la grande raison de la circoncision est d'interdire l'autosexualité[40].
    Le résultat est une mutilation qui, méconnaissant les fonctions biologiques et sexologiques du fourreau du gland, appauvrit la vie sexuelle. Elle se perpétue à cause de l'ignorance de ceux qui, croyant bien faire, imposent leur handicap à leurs enfants. Parmi ces derniers, certains ont patiemment réussi (il faut au minimum trois ans) à restaurer non leur prépuce et sa délicieuse sensibilité érogène mais un repli de peau qui permet au gland de retrouver sa sensibilité.
    Des couples à la vie sexuelle brisée ont ainsi pu se reformer, apportant une démonstration incontournable que le prépuce est un organe essentiel aux deux sexes. Irréversibles, les mutilations sexuelles nuisent à toute la population : enfants, adolescents, auxcouples momentanément séparés, divorcés ou à besoins sexuels différents, célibataires et veufs. Leur éradication doit aller de pair avec l'abandon de la répression et du mépris de l'autosexualité. La démonstration que le prépuce est un organe sexuel précieux ruine le mythe de la circoncision cosmétique et exige l'application stricte de la bioéthique élémentaire qui interdit les mutilations électives[41], [42], [43].
    La médecine ne peut pratiquer ces dernières sans apporter la caution de la science à des rituels primitifs doublement traumatisants : par la répression de la sexualité infantile et par la séparation précoce d'avec la mère. Quant aux demandes de circoncision à l'âge adulte, leur acceptation créerait un nouveau monstre conceptuel : l' "Autopunition sexuelle médicalement assistée".


    Corollaire


    La médecine ne peut désigner la toute première forme de la sexualité humaine par un concept dépréciatif et culpabilisant sans affecter plus ou moins gravement la psyché de la population. L'existence même des organes du pur plaisir interdit de qualifier ce dernier de perversion. La psychanalyse enseigne que c'est précisément la répression de la sexualité infantile qui est à l'origine des perversions et autres maladies mentales. Le mot "mas……..n" doit être rayé des manuels. Un terme neutre, scientifique, est nécessaire. Usité par le docteur Paul Denis[44] (ex-président de la Société psychanalytique de Paris), autosexualité semble le plus simple et neutre.

    Avec leur double face (peau à l'extérieur, muqueuse à l'intérieur), les lèvres sont les organes frontières des ouvertures du corps à l'exception des oreilles. La face externe protège l'intérieur du frottement et de la dessiccation qui transformeraient la muqueuse en peau. Toutes sont amplement fournies en terminaisons nerveuses extéroceptives de toucher fin[1][font='&quot'], [/font][2][font='&quot']. Mises à part celles du visage, elles sont contournées, ridées, inesthétiques et malodorantes.
    Elles comprennent les paupières, les narines, les lèvres de la bouche, celles, externes et internes, de la vulve, le capuchon du clitoris, le prépuce et l'anus (le tube digestif est le seul organe possédant une lèvre à chaque bout).
    Les trois dernières et les narines sont circulaires. Sauf les narines qui, humidifiées en permanence par la respiration, n'ont pas besoin d'être closes, toutes peuvent s'ouvrir et se refermer. Celle de l'anus inclut un sphincter et le rétrécissement terminal de l'anneau du prépuce opère une fonction un peu similaire. La plupart sont des organes du toucher érotique (avec cette réserve que l'anus interne ne contient pas de terminaisons nerveuses érogènes), ce qui peut expliquer l'absence du concept jusqu'à aujourd'hui.[/font]


    Cette généralisation de la notion de lèvre fait du prépuce un organe à part entière et non un simple repli de peau. De plus, comme le clitoris, il possède une innervation érogène particulièrement dense1, 2, en synergie avec son innervation de toucher fin. Cette sensibilité est particulièrement notable à son extrémité (l'anneau), dont l'existence et la fonction érotique ont été mises en lumière par Taylor[3][font='&quot'] et Fleiss[/font][4][font='&quot']. Enfin, le mécanisme d'enroulement et de déroulement du prépuce4 est unique dans la nature. Il permet un nettoyage facile et une stimulation efficace et réciproque de lui-même et du gland4, [/font][5][font='&quot']. Comme celle du clitoris et contrairement à celle du gland qui n'interdit pas nécessairement l'orgasme mais empêche l'émission de sperme[6], l'excision du prépuce n'empêche pas la reproduction. Comme le clitoris, le prépuce n'est pas un organe génital.[/font]



    Symétries et dissymétries

    [font='&quot']
    [/font]

    Freud affirmait que le clitoris est le deuxième organe sexuel de la femme[7].
    Le prépuce est avec lui l'organe spécifique du plaisir personnel(*) de la personne humaine. Il est bien sûr hors de question de comparer l'excision et ses redoutables conséquences physiologiques et sexologiques avec la circoncision. Mais en ce qui concerne la fonction sexuelle, les deux organes, richement pourvus en terminaisons nerveuses érogènes, sont très similaires. Dans la manusexualité, de même que le clitoris est source de sensations intenses différentes des sensations vaginales, le prépuce procure un plaisir différent de celui du gland. Manié avec délicatesse, l'organe sexuel féminin (comme rappelé par le prix Nobel de médecine Georges Wald) de l'homme apporte des joies aussi exquises qu'infinies.
    Souvent inexistants chez les circoncis, les "petits orgasmes" masculins consistent en brèves contractions orgasmiques du pénis. Ils sont procurés, un fois le pénis en érection, par simple respiration profonde en gonflant bien le ventre, par caresse légère et lente, à sec, du périnée à l'extrémité du prépuce, en insistant sur l'anneau du prépuce, par de petits étirements du prépuce rétracté ou par de petites pressions du doigt sur le frein. A la différence des contractions en grappe du grand orgasme, celles-ci sont isolées. Très agréables, elles autorisent un plaisir intense, répétable à l'envi : 120 en 10 minutes, 1 toutes les 5 secondes. Certes moins fréquents que les orgasmes clitoridiens qui dépensent moins d'énergie musculaire, ils sont similaires. A la différence du grand orgasme, les petits orgasmes se produisent sans éjaculation (la contraction provoque la fermeture du sphincter qui autorise le passage du sperme dans l'urètre) mais ils n'ont rien à voir avec l'éjaculation retardée ("edging"). Ils sont bien connus du Tantrisme qui les recommande parce qu'ils épargnent la semence.
    Une majorité de circoncis et une minorité d'intacts n'y parviennent pas mais un circoncis a pu y parvenir après restauration chirurgicale du prépuce. Cette différence paraît liée à l'absence fréquente du réflexe pénilo-caverneux chez les circoncis par comparaison avec les intacts (73% versus 8%)[8][font='&quot']. Les adversaires du prépuce nous traiteront d'histrions. Laissons dire ces esprits puritains ; la fonction érotique du clitoris et du prépuce est telle que la psychanalyste Elisabeth Roudinesco affirme :[/font]


    [font='&quot']"… la masturbation…,… autorise un plaisir illimité,… "[/font][font='&quot'][9][/font][font='&quot'][/font]


    Organes du pur plaisir : la jouissance indéfiniment renouvelable, respectivement masculine et féminine des préludes, le clitoris et le prépuce présentent la même symétrie que le vagin et le pénis. Le clitoris est l'organe pénien spécifique du plaisir personnel de la femme, le prépuce est l'organe vaginal spécifique de celui de l'homme. Si l'organe phallique de la femme est un mini-pénis, le rôle du prépuce dans l'autosexualité ressemble à celui d'un mini-vagin et la manusexualité masculine présente une certaine ressemblance avec le coït, ce qui n'est pas le cas du clitoris qui est extérieur au vagin. En conséquence, comme celle du membre viril de la femme, l'excision de l'organe féminin de l'homme est une mutilation.
    Cependant, si le clitoris est inutile au plaisir masculin, nous allons voir qu'en dépit de rumeurs sans fondement, le prépuce profite aux dames.


    Les inconvénients sexuels de la circoncision


    [font='&quot']Les inconvénients pour les hommes[/font]


    La grande conséquence de la circoncision est une double perte de sensibilité :
    celle due à la perte du prépuce lui-même[10][font='&quot'], [/font][11][font='&quot'], [12][/font][font='&quot'], celle due à la désensibilisation du gland5, [13].[/font]


    Elle est le plus facilement observable dans les groupes homosexuels ; dès qu'un circoncis entre dans un groupe d'intacts, son handicap saute aux yeux. Les premiers handicaps du circoncis sont la pauvreté de la jouissance manusexuelle et la réticence à l'usage du préservatif[14], [15][font='&quot'], [/font][16][font='&quot']. Cette dernière semble expliquer la forte prévalence du SIDA en Afrique et aux USA, très supérieure à celle de l'Europe intacte(*).
    De même, s[/font]
    a [font='&quot']fréquence est très faible au Japon, premier consommateur mondial de préservatifs. L[/font]e professeur Rozenbaum, président de l'Office national du SIDA, a déclaré[17] : "… le préservatif est le seul moyen efficace de prévention individuelle, que les hommes soient circoncis ou non." Comme confirmé[font='&quot'] par une enquête[/font][18][font='&quot'], il est bien connu que le plaisir personnel du circoncis est laborieux et demande une lubrification artificielle. Une autre importante enquête[/font][19][font='&quot'] ([/font]5.550 sujets, dont 2.345 circoncis, et leurs épouses) a révélé que la circoncision entraîne trois fois plus de difficultés pour parvenir à l'orgasme. Ensuite, la rumeur concernant l'éjaculation précoce des intacts est un mythe ; plusieurs enquêtes18, [20][font='&quot'],[/font][font='&quot'] [/font][21][font='&quot'] n'ont pas relevé de différence entre circoncis et intacts. Une enquête chinoise[/font][22][font='&quot'] affirme au contraire que les circoncis en sont cinq fois plus affectés. Enfin, une méta-analyse[/font][23][font='&quot'] a montré que chez les circoncis à l'âge adulte – seuls en position de comparer – la circoncision, bien qu'effectuée pour motifs médicaux, ne satisfait qu'un tiers des sujets, un tiers sont indifférents, le dernier tiers étant insatisfaits.
    Ces chiffres confirment que, comme toutes les mutilations, la circoncision devrait être une chirurgie de dernier recours.[/font]


    Deux autres conséquences de cette perte de sensibilité sont l'impuissance progressive5, 10, [24][font='&quot'] (les USA à la fois riches et circoncis sont les premiers consommateurs mondiaux de Viagra) et les pratiques sexuelles risquées10, [25], [/font][26][font='&quot'], [/font][27][font='&quot'], [28], [29][/font][font='&quot'].[/font]