Tu vois ton pb sexuel plus en rapport avec la C ou l'autisme ou autre ?
C'est une excellente question. Il en reste que j'ai parlé avec d'autres autistes de ce sujet intime et il semble qu'ils n'aient pas ce problème. La problématique va être plutôt au moment de la drague, ou plutôt ne pas savoir quoi faire lorsqu'on est attiré envers une tel personne. Mais une fois la personne avec eux et ce mur traversé, ils m'ont dit que l’érection était au rendez-vous. Mais je parle de 2 ou 3 personnes, ça ne représente pas la majorité des autistes. Mais comme l'autisme vient avec le stress, il est fort possible que ça influence. Pour ce qui est de la C, ça m'a amené une image négative de mon corps, donc ça peut jouer aussi.
Merci d'avoir ouvert "publiquement" le sujet, j'espère sincèrement que le sujet ne te met pas mal à l'aise.
Pas du tout, je suis habitué de me faire poser des questions par mon entourage (au sujet de l'autisme, pas la circoncision!)
Pour te mettre à l'aise, je travaille, entre autre, avec des enfants autistes. Je n'ai aucune curiosité malsaine. Je suis juste fasciné par cette façon différente de traiter les informations.
Je trouve ça très bien car tu poses des questions. Je connais des autistes qui ont eu des mauvais traitements à l'enfance, et d'ailleurs il continu d'y en avoir, en France entre autre. Je ne veux pas parler contre la France car c'est un pays que j'aime bien, mais je dois avouer qu'au niveau de l'autisme, vous êtes des années en arrière par rapport à nous. Heureusement, ça semble changer. Certaines personnes se disent spécialistes ont vont donner des traitements complètement inadaptés. C'est pour cette raison qu'il faut toujours qu'on implique les autistes aux-même dans l'organisation des soins, pas seulement ces «spécialistes».
D'où ma question, qui peut sembler difficile au premier abord, comment gères-tu le relationnel? Les émotions d’autrui ? Tes propres émotions ?
Un individu lambda, joue des rôles, fais des sous entendus, s'adapte à la personne en face de lui. Je sais que pour toi ce doit être quelque chose de très difficile.
Comment interprètes-tu les signes de la drague par exemple. Comment sais tu que quelqu'un te plait? Quels sont tes ressentis, tes émotions à ce moment là?
J'en ai parler un peu dans mon premier message. Comme j'ai expliqué, je ne comprends pas tout le non dit, donc il faut que la personne m'exprime en mots ce qu'elle veut, si non, elle n'obtiendra rien de moi. Pour ce qui est de mes émotions, avec le temps, j'ai appris à les reconnaître, mais je dois vraiment y penser. Il ne faut pas oublier que les autistes ont des émotions. Une croyance populaire dit que les autistes n'ont pas d’empathie. En réalité, ils en ont, mais doivent d'abord comprendre la situation pour en avoir, comme n'importe qui, sauf que comprendre autrui, ou encore se mettre dans la peau de... est plus compliqué pour nous.
Vous savez, j'ai eu beaucoup d'adaptation à faire pour vivre dans ce monde. Éliminer mes tics et rituels étranges, regarder la personne quand elle me parle (pour moi, ce n'est pas important), et ainsi de suite. M'adapter à la personne qui me parle me demande beaucoup d'effort, mais j'y arrive bien souvent. Par contre, peut de gens s'adaptent à moi pour me parler car ils ne savent pas comment. Entre autre, plusieurs personnes vont me parler mais pensent que je suis «absent». Bien que j'aime être dans la lune, j'écoute ce qu'on me dit, mais je ne réagis pas.
La drague, je ne sais pas c'est quoi. Je me suis fait dragué plusieurs fois sans le savoir (c'est les autres qu'il me l'ont dit), et on m'a déjà dit que je draguais alors que c'était pas le cas (je suis peut-être trop gentil avec les gens?) En fait, je ne sais jamais comment faire ça.
Comment je sais que la personne me plait? Bonne question! Comment expliquer. Je revois cette personne dans ma tête, je rêve à elle, je le goût de la revoir. Je ne sais pas comment l'expliquer.
J'espère que je répond à tes questions NICOCO, tu peux toujours me demander des précisions.
Quels ont été tes réactions quand tu as pris conscience de tes symptômes autistiques ?
Un soulagement. Je l'ai su à l'age adulte. J'aurais aimé le savoir plus jeune pour que je sache que je ne suis pas unique au monde et qu'il y en a d'autre comme moi. C'est pour ça le soulagement. «Enfin! Il y a des gens comme moi!»
Je te demande quelque chose de très personnel, aussi, je comprendrais que tu ne veuilles pas répondre, ou de façons moins publique.
Je suis un nickname, pas de photo, pas rien, donc c'est ok. Dans le pire des cas, je vais te répondre en privé.