Ces deux textes, tout particulièrement le premier me semble très tendancieux. Il prend certains problèmes à l'envers.
En France, on peut être poursuivi pour "coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", ce qui peut donner lieu à des peines plus lourdes que seulement "coups et blessures volontaires".
Lorsque les circonstances sont trop graves, l'absence d'intention n'est pas un motif suffisant pour décharger de toute responsabilité.
Qu'on parle de "justice colonialiste" lorsqu'un pays commence à en envahir un autre avant d'y imposer sa culture, ses coutumes, sa religion et ses lois, c'est d'accord.
Mais là, ce sont des populations d'origine et de culture différente qui viennent chez nous. Et dans un pays, sauf à accepter un grand n'importe quoi, la loi, bonne ou mauvaise doit être la même pour tous.
Donc, si dans une partie du monde, des lois protègent l'intégrité physique des enfants notamment en interdisant les excision et circoncisions réalisées sans nécessité médicale, il n'y a pas de raison qu'elles s'appliquent aux habitants du pays ou du continent pour lesquels ce genre de loi n'entraîne aucune contrainte, vu qu'il n'est pas dans leur coutume d'agir autrement, mais pas à d'autres populations qui viendraient vivre parmi avec eux tout en conservant des pratiques en contradiction avec cette protection des enfants.
La liberté de conscience et de religion est quelque-chose de très important. Il y a au moins un français qui a fait 7 ans de prison en plusieurs fois pour son refus du service militaire. Plus tard, la règle a été de faire 2 ans de service de remplacement à la place d'un an de service militaire, ou un an de prison effectif pour ceux qui refusaient le service (retour à la caserne pour ceux qui sortaient au bout de 11 mois). En France comme ailleurs, "les pionniers d'un monde sans guerre" (pour reprendre le début d'une citation d'Einstein) ont dû faire des efforts et des compromis dans un monde pas assez tolérant par rapport à leurs principes moraux.
Mais dans le cas qui nous préoccupe, il y a justement un autre principe moral mis en avant : celui de ne pas faire de mal à une autre personne (en l'occurrence un enfant dont on pourrait endommager les attributs sexuels). Ne pas faire de mal à d'autres est un principe fondamental que devrait défendre toutes les religions.
La liberté de conscience et de religion doit permettre à quiconque en âge de juger de toutes les conséquence de cet acte (au moins 16 ans pour les organes génitaux, certains préféreraient 18 ), de se faire circoncire ou exciser, si sa religion ou tout autre motif l'emmène à faire ce choix.
Mais circoncire ou exciser un enfant, fut-il le sien, c'est réaliser un acte irréversible qui l'empêchera plus tard de profiter pleinement d'un corps intact si ses propres croyances religieuses sont compatibles avec la non-circoncision ou la non-excision.
Je me souviens que lors du baptême d'une cousine, celle-ci s'était mise à pleurer après avoir reçu de l'eau sur la figure. Elle n'avait pas compris pourquoi on lui faisait ça. Faut-il baptiser de très jeunes enfants ? Je n'en voie pas la nécessité. Je trouve que ça a plus de sens si la personne le choisit elle même plus tard. Mais malgré tout, si ça se limite à un peu d'eau sur la figure n'est pas trop mutilant, alors que couper la chair d'un nourrisson ou d'un jeune gamin à un endroit qui ne repousser pas tout seul ...
Lorsqu'on circoncis ou qu'on excise, le problème n'est pas dans une opposition potentielle entre la liberté de conscience et de religion des parents et celle future de leur enfant. Dans ce cas précis, celui qui subit l'acte n'est pas celui qui le décide. C'est manifestement un abus de pouvoir des parents envers une autre personne qui n'a pas les moyens de se défendre. A ce titre aucune excuse culturelle (au sens large) ne devrait décharger lesdits parents de leur responsabilité, y compris pénale.