TRAITEMENT
DÉMARCHE THÉRAPEUTIQUE
MASTURBATION
CIRCONCISION
CONCLUSION
Ayant en charge depuis plus de 10 ans l'examen systématique de prévention médicale des étudiants de 1ère année d'études supérieures, je suis amené à diagnostiquer un nombre important de phimosis chez de grands adolescents ou adultes jeunes.
Dans cette population masculine de 18 à 22 ans, on constate que près de 10 % ont un prépuce serré à des degrés divers, allant de l'incapacité totale à découvrir le gland, à un simple anneau qui se bloque dans le sillon balanique. Le terme de phimosis est pris ici dans le sens d'un diamètre de l'anneau préputial inférieur au diamètre du gland en érection.
A l'interrogatoire il apparaît que la grande majorité de ces sujets est vierge, et que parmi ceux qui ont une expérience sexuelle, beaucoup ont vécu un échec avec difficulté d'intromission, douleur et perte d'érection: sauf peut-être les cas de phimosis les plus serrés qui réussissent à faire pénétrer le pénis avec le gland couvert. Les autres s'exposent au redoutable risque de paraphimosis en persévérant dans la sexualité coïtale.
Cette éventualité, et les difficultés à mener à bien le coït, rendent nécessaire la prise en charge médicale du phimosis.
TRAITEMENT
Le traitement classique du phimosis est la circoncision ou dans le meilleur des cas une simple plastie de prépuce qui conserve le repli cutané mais ouvre l'anneau.
Pour un certain nombre de raisons, j'ai été amené à réfuter cette démarche thérapeutique. L'intervention chirurgicale est traumatisante:
- brutale, irréversible
- nécessité d'une anesthésie
- sanglante,
ces 2 derniers éléments pouvant entraîner les complications des actes chirurgicaux en général.
- diminue la mobilité du fourreau dans le cas de la circoncision: cet élément est d'importance et nous y reviendrons.
- stressante psychiquement en tranchant sur un organe hautement symbolique chez un sujet à l'aube de sa vie sexuelle.
- crée une modification anatomique: l'amputation déterminant un sexe différent de celui des camarades, synonyme d'anormalité à un âge où la certitude de normalité n'est pas acquise en général.
- mise à jour brutale de la muqueuse par suppression de la protection balanique.
- atteinte aux habitudes masturbatoires, ce qui peut être un traumatisme grave.
- éventuel échec des plasties par reconstitution cicatricielle de la striction.
- coût d'intervention et d'hospitalisation.
La rééducation du prépuce pourrait être envisagée car elle est:
- logique: en médecine on ne propose au chirurgien que les échecs de la rééducation, quelle soit musculaire, tendineuse ou cutanée
- indolente
- progressive
- discrète
- gratuite
- non traumatisante ou gênante pour le sujet
- conserve le prépuce qui a un rôle crucial
- permet de maintenir les habitudes masturbatoires
- évite la douleur du gland dénudé chez ces sujets.
Les cas rencontrés révèlent que les sujets adolescents ou adultes jeunes atteints de phimosis ont des pratiques masturbatoires différentes des autres.
Classiquement la recherche du plaisir solitaire se fait avec la main dominante se refermant sur le pénis, et effectuant des mouvements alternatifs de va et vient le long de la hampe, la main descendant vers le pubis, découvrant le gland que l'index ou le pouce peut parfois effleurer, reproduisant la mécanique du coït.
Cette gymnastique revient à réaliser la mobilisation de la peau du pénis telle qu'elle sera sollicitée dans le coït vaginal, et il s'agit donc exactement d'un entraînement au rapport sexuel adulte. Nous verrons plus avant que cette pratique n'est pas purement mécanique, mais participe à l'élaboration psychique de l'individu.
J'ai établi une classification des autres possibilités masturbatoires souvent rencontrées chez les porteurs de phimosis.
1° Certains garçons ne se masturbent jamais. On peut douter de leurs assertions, mais leur phimosis serré pratiquement constamment rend crédible leurs dires. Les éjaculations se passent au cours du sommeil (pollutions nocturnes), et plus rarement spontanément pendant la veille, à l'occasion d'événements stimulants, chez ces sujets qui culpabilisent l'attouchement sexuel.
2° D'autres caressent le gland au travers du prépuce de façon assez classique, mais cherchent à tirer la peau vers l'extrémité de la verge au lieu de la refouler côté pubis. On trouve chez ces garçons la persistance d'un prépuce long en trompe, comme chez beaucoup de petits enfants.
3° Parfois il s'agit de rouler la verge entre les 2 paumes ou entre une main et une autre surface comme le ventre, la cuisse, la table, le rebord d'un siège (du W-C en particulier). Il est assez courant alors que la face inférieure du sexe ne soit pas médian mais plus ou moins spiroïdal, l'orifice du prépuce se trouvant également souvent déplacé.
4° La stimulation physique sans participation manuelle est la plus fréquemment retrouvée (peut-être moins culpabilisante). Le garçon, en général à plat ventre sur son lit, œuvre comme pour un coït à l'aide sa musculature pelvienne, et frictionne son pénis contre le matelas, le traversin ou un oreiller, souvent au travers du slip dans lequel il a disposé un essuie-mains jetable pour éviter toute tâche qui trahirait, face à sa mère, ses pratiques.
5° Le coït inter-fémoral existe, facilité par une verge courbe vers le bas, à moins que ce ne soit l'activité qui détermine cette particularité anatomique. Cette technique a l'avantage de pouvoir s'exercer en société, un peu comme certaines femmes se déterminent des orgasmes en serrant les cuisses, en grimpant à la corde, ou en pédalant sur un vélo.
6° La masturbation instrumentale: elle est vraisemblable, par vibromasseur, douchette de la baignoire... Elle ne m'a jamais été révélée dans cette génération et doit donc être rare ou de pratique occasionnelle.
7° Pour mémoire l'auto-fellation lorsque la souplesse l'autorise.