Voici donc la nouvelle stratégie de défense des lobbies religieux:
Il s'agit moins de liberté d'exercer la religion (celle des parents évidemment) en l'inscrivant dans le corps de l'enfant (qui n'a, pour l'instant, rien demandé) que d'asséner des soit-disant évidences médicales en faveur de la circoncision.
Le terrain religieux, peu propice à la conservation de ce rituel désuet est donc abandonné, au profit de contre-feux pseudo-scientifiques.
Quels sont les arguments de Bernard Lobel ?
- Évidemment les arguments contraires relèvent de la pure propagande.
- Ensuite, selon Lobel, les protagonistes Ron Goldman et Wolfram Hartmann seraient des personnes qui passent le plus clair de leur temps à s'occuper du pénis des autres. L'allusion est claire: en fait ce sont soit des détraqués pédo-sexuels, soit des anti-sémites, puisque leurs motivations sont si obscures. Il est vrai que le prépuce est l'objet favori d'études de psychologues tel que Goldman, et le pédiatre Hartmann a dû repousser ces attaques ad hominem en précisant qu'il avait été pédiatre à temps complêt, avant de devenir le président des pédiatres allemands.
- Vient en suivant l'argument de la possible fuite des circonciseurs, d'après lequel la rendre ilégale diminurait la qualité de l'exécution du geste, en augmentant la fuite des prépuces à l'étranger ou dans la clandestinité. En fait, il a entièrement raison : rendre illégal le braquage de banques supprime au geste toute son élégance. Il faudrait donc également légaliser cette pratique. Et les groupes qui circoncisent ne sont pas des citoyens respectueux de la Loi, puisqu'ils préféreraient la pratique underground.
- Montent alors à la barre les arguments hygiéniques et autres de la circoncision, souvent démontés et dans la droite lignée de tous les arguments fallacieux propagés par la médecine officielle, 150 ans durant. Le SIDA évidemment. Heureusement Bernard Lobel est d'âge avancé et n'aura donc pas à rougir de honte quand on découvrira l'ampleur de l'erreur. Il se passe évidemment d'évidences statistiques lorsqu'il explique qu'il faut circoncire pour éviter le cancer du pénis (incidence 1:110.000, mais lui parle de 1:500) ainsi que l'infection avec le HPV (1:20.000). Même l'argument des infections urinaires y passe, mais comme elle sont 4 fois plus fréquentes chez les filles, au risque de se ridiculiser, Lobel se contentera d'évoquer une incidence 9 fois plus élevée pour les enfants avec des malformations. C'est presque comique et surtout complêtement hors propos.
- La circoncision est la panacée de la salubrité publique, à entendre ce prosélyte de la circoncision. Encouragé par ONUSIDA et l'OMS, Lobel manque de rappeler que 17 organisations pédiatriques (certes sans l'AAP américaine) on pris leur distance par rapport à ce geste médicalement inoppportun.
- Il poursuit complêtement hors propos, que chez les hommes malformés (micro-pénis), le demi-Dieu en blouse blanche qu'est Lobel, reconstruit un organe génital qui procure des "sensations exquises". Hors propos ? juste un peu !
- Bien-sûr, son expertise d'usage du prépuce qu'il a dû perdre 8 jours après sa naissance, le pousse à affirmer que le prépuce n'est ni un organe sexuel et qu'il ne sert pas à l'érection. Bref, le prépuce est un bout de peau inutile et nocif de surcroît, un lambau de peau cutanné inutile, tel que la paupière, qui joue le même rôle protecteur que le prépuce.
- Enfin, le prépuce est tellement inutile, qu'il faut, en adéquation avec les résultats de John Krieger, qui n'est autre que le co-auteur de Brian Morris, un circum-fétichiste notoire qui prône qu'il faille circoncire le monde entier, repousser toute incidence de la circoncision sur la qualité de la vie sexuelle. Évidemment Il oublie de mentionner Brian Morris, qui sent trop le souffre.
- Puis, les travaux de Ron Goldman sont caduques, puisque la mémoire de la douleur n'existe pas !
- Il termine sur la qualité de la formation des mohalims, qui, une fois certifiés (par une instance indépendante, que nenni), sont tellement capables, qu'en cas d'hygiène bien respectée, ils sont à même d'en maîtriser les complications ! On croit rêver et on se demande pourquoi les médecins font tant d'années d'études. Tout va bien dans le meilleur des mondes.
Que reste-t-il de son intervention ?
un homme en fin de carrière, sans aucune publication notoire sur les effets de la circoncision (pas étonnant, puisque, selon lui, ces effets n'existent pas), qui mêne le combat d'arrière-garde de la défense du bastion de la circoncision pour motif non-thérapeutique.
Une pratique qui ne propose aucune anesthésie, non pas parce que le rituel doit être vécu de façon consciente (on a pu entendre cela de certains orthodoxes), mais parce tout simplement aucune anesthésie efficace n'existe, pour effectuer des circoncisions néo-natales. Si elle ne provoquait pas un risque majeur supplémentaire, elle serait pratiquée. Même pour pratiquer une opération sur le coeur d'un bébé, on attend minimum le 6ième mois, voire un an, justement àcause du risque inhérent à l'anesthésie
Dans l'esbroufe (il a vu 40.000 pénis, c'est plus que certaines prostituées qui pourtant sont expertes) et l'outrance de l'utilisation de contre-vérités, une prestation démagogique, somme toute pauvre, mais non dénuée d'effet sur le public.
Cet homme semble croire ce qu'il raconte.