Besoin de dire.

  • Il a bien longtemps.


    J'avais une dizaine d'année. Dans l'école de garçons où j'étais scolarisé on nous conduisait chaque année dans un centre social pour une visite médicale. Dans une salle une dame nous examinait ; elle a baissé mon slip sans un mot. Elle a essayé de me décalotter. Je ne comprenais pas ce qu'elle faisait. Elle m'a fait mal.


    Dans la semaine suivante, mes parents ont reçu un courrier. Ils ne m'ont pas dit grand chose.


    - On va aller voir le médecin, mais c'est pas grave ! Il y aura peut-être une opération mais ça fait pas mal ; tu seras endormi. C'est important pour plus tard !


    Effectivement quelques semaines après, j'entrais à l'hôpital.


    A peine anesthésié, le praticien me fit très mal puis plus rien.


    Au réveil, je voulais voir ce que l'on m'avait fait. Un cerceau empêchait le contact des draps sur mon corps. Je découvris comme une bavette de gaze. Dessous mon sexe rouge de produit désinfectant et de sang. Je vis mon gland pour la première fois. Je ne comprenais rien.


    Beaucoup de non-dits.


    J'en parle pour la première fois.

  • Bonjour Ernest et bienvenue sur le forum.


    Merci pour ton témoignage. Si tu en parles pour la première fois aujourd'hui c'est que tu as déjà trouvé l'énergie de faire quelque chose pour "avancer".
    Nous nous retrouvons certainement tous dans ton témoignage, l'enfant n'a que très rarement son mot à dire quand il s'agit de "santé", les parents pensent avoir le devoir de faire tout ce qui est en leur "pouvoir" pour que nous soyons en bonne santé.


    Au contraire d'OCP66C4, je pense que les parents ne sont pas à blâmer. Le manque d'informations, le manque de recul et l'émotion d'avoir son garçon infecté par un mal (phimosis entre autre) fait qu'ils n'ont plus aucune rationalité. Dans ce cas les parents font confiance au scientifique, à celui qui a fait des études, à celui qui sait: le médecin.
    Alors qui blâmer? Le médecin ?
    Je vous rappelle que le prépuce n'est considéré comme un organe que depuis les années 90 et que dans les écoles de médecine, la plupart des infos "urologiques" n'ont pas été mises à jour depuis des décennies. L'urologie privilégiant les reins, la vessie et tous les canaux reliés entre eux...
    Alors si on y réfléchie bien, blâmer le médecin qui n'y connais rien et qui n'a fait que répéter ce qu'il a appris à l'école n'apporte pas grand chose de plus à votre souffrance...


    Rien que sur ce forum nous en connaissons certainement plus sur la circoncision, ses conséquences et la restauration d'un prépuce que n'importe quel médecin...


    Hormis les fanatiques religieux et les traditionalistes, personne avant les années 2000 n'est vraiment à blâmer selon moi... Car personne ne savait vraiment.
    La banalisation de cette mutilation que l'on nomme circoncision à fait que personne n'avait vraiment envie de savoir, sauf les victimes, qui pour avancer on besoin de comprendre.


    Nous sommes malheureusement la génération qui prend conscience et qui sauvera peut être la suivante de cette mutilation et de ses conséquences.


    Ce message est destiné à te redonner un peu d'espoir car tu n'es pas seul et qu'ici, sur ce forum, nous agissons pour "réparer", restaurer ce qui a été "cassé", perdu.
    Rien n'effacera ta circoncision mais ici tu peux trouver de quoi apaiser ta souffrance.


    Je t'invite à lire sur ce forum, tout ce qui est possible de faire aujourd'hui pour avancer et faire en sorte que ce traumatisme ne devienne qu'un simple mauvais souvenir.


    N'hésite pas à venir te confier ici sur les difficultés que tu as pu rencontrer. Nous avons certainement traversé les même et il y a toujours de bons conseils à prendre ici.


    A chaque fois que je lis ce genre de témoignage cela à tendance à me rendre nerveux :cursing:


    Prends du recul sur ta propre situation et reste serein sur la souffrance des autres, ça te permettra de garder une objectivité pour mieux aider les autres.


    Désolé mais je ne peux pas m'empêcher de renvoyer la responsabilité à nos parents pour une certaine ingérence, ignorance appelez cela comme vous voulez....


    Personnellement j'appelle ça "trouver un coupable". Étape du deuil: la colère. Il faut un catalyseur pour supporter la souffrance qui engeandre la colère. Si tu ne l'as pas déjà fait je t'invite à lire cet article.


    Que cela soit votre histoire ou la mienne très similaire d'ailleurs, ou celles d'autres ici ou ailleurs, je ne cesserai jamais de rappeler la "faiblesse" de nos parents face à la situation.


    Si les parents avaient conscience de la souffrance dû à une circoncision il ne l'aurait jamais laissé faire, dans le cas contraire cela ferait d'eux des psychopathes ;)


    Ernest ne focalise pas sur le passé et concentre toi sur ce que tu peux faire maintenant. Ne te fixe pas pas sur ce que tu n'as pas mais plutôt sur ce que tu as: un sexe fonctionnel que tu peux améliorer :thumbsup:


    Bon courage et @ très vite


    Nicoco

    "je suis circoncis... J'ai vraiment pas de peau !" :D


    "Je suis circoncis... Mais j'ai arrêté !" :thumbsup:

  • Bienvenue tout d'abord à Ernest.


    Pour revenir à l'histoire de "qui est responsable", je vais moi aussi raconter une histoire.


    Mon grand père paternel qui ne fréquentait pas les hôpitaux avant d'avoir dépassé les 70 ans a eu pas mal de problèmes de santé au niveau du tube digestif durant les dernières années de sa vie. Il a notamment eu un anus artificiel et a été opéré de la prostate, pour finalement mourir d'un cancer le 1er janvier 1982.


    Pour les soins, nous allions à la clinique du quartier, dans la même rue que la maison, à moins de 500 m. Ma grand mère a fini par critiquer à la maison l'urologue qui soignait son mari, car il avait l'habitude d'annoncer des améliorations pour lors de la visite suivante annoncer d'un nouveau problème. Une fois, elle lui aurait demandé s'il la prenait pour une imbécile, et ce docteur lui aurait répondu "Oui madame !".


    Une année au mois de décembre (peut-être en 1980), mon grand père s'est vu prescrire des rayons. Ils devraient se terminer entre noël et le nouvel an, mais comme il les supportait bien, ils ont augmenté la dose pour que le traitement soit fini avant noël.
    En mars suivant, on lui a enlevé la vessie pour éviter un cancer.


    En rediscutant de ce problème avec ma mère, j'ai appris que le médecin généraliste de la famille, un docteur qui expliquait beaucoup les choses, n'avait pas compris pourquoi mon grand-père s'était vu prescrire ces rayons.


    Quinze à 20 ans plus tard, 2 urologues de la même clinique ont été jugés au tribunal (et l'un d'eux a été condamné à 3 ans de prison) pour avoir prescrit à plusieurs patients de rayons, dont l'utilité médicale était contestée, avant de procéder quelques mois après à l'ablation de la vessie.
    Finalement, ces deux urologues n'ont rien inventé, ils n'ont fait que suivre l'idée de celui qui avait soigné mon grand père. Mais ce dernier, mort vieux il y a moins de 2 ans, n'a pas été inquiété. Dans les années 70 ou 80, on ne faisait pas encore de procès aux médecins.



    Pour revenir à nos prépuces, à l'âge de 9 ans j'ai signalé à ma grand mère quelques douleurs au moment de faire le pipi du matin. Emmené à dans une clinique qui n'était pas celle du quartier, j'ai eu droit au premier décalottage de ma vie :cursing::cursing::cursing::cursing::cursing:
    Ma grand mère a posé beaucoup de questions au chirurgien qui voulait me circoncire. Je n'ai pas suivi les questions, mais la réponse systématique était :P "ça ne changera rien, madame !".


    En me mettant beaucoup plus tard à restaurer mon prépuce, j'ai pu constater qu'au contraire qu'en avoir un entraîne des changements positifs. Donc, le chirurgien qui m'a opéré enfant était au mieux incompétent, :thumbdown: au pire de mauvaise foi. X(


    Lorsque j'ai été circoncis en fin d'école primaire, j'étais à priori le seul de la classe comme ça. En fait, il y avait un arabe dans la classe mais peut être qu'il faisait partie de ceux qui n'allaient pas à la piscine. Je n'ai pas non plus constaté de circoncis durant mon adolescence.


    Par contre, l'année de mes 18 ans, j'ai passé un mois dans une famille aux États Unis d'Amérique. Le petit garçon aîné était circoncis et lors de passages dans un club piscine où les déshabilloirs (un par sexe) étaient publics, j'ai constaté que tous les autres, ados comme adultes étaient circoncis comme moi.


    Là bas, la circoncision était une mode médicale (probablement encouragée par un lobbies religieux qui a parfaitement compris que parer la circoncision de vertus médicales est la meilleure garantie pour que la circoncision religieuse ne soit pas contestée).


    Il parait que dans les pays scandinaves, c'est l'inverse : depuis longtemps, on ne touche pas au prépuce des enfants, on les laissent grandir et certains danois se mettraient à décalotter à 18 ans.


    Comment établir la responsabilité des parents sur ce sujet, lorsque selon le pays, on peut avoir une préconisation ou son contraire, dans les 2 cas formulées par des médecins : des gens supposés savoir.


    Comme l'a écrit Nicoco : Rien que sur ce forum nous en connaissons certainement plus sur la circoncision, ses conséquences et la restauration d'un prépuce que n'importe quel médecin (enfin, à 2 ou 3 médecins près en France tout de même).


    N'empêche que sur doctissimo, si on préconise de manière un peu trop systématique des étirements de peau pour des problèmes de phimosis ou autres, on finit par se faire critiquer par d'autres internautes parce qu'on n'est pas des médecins. ;(

  • Bonjour à tous,
    Comme tu peux le constater Ernest ton témoignage déchaine les passions ;)


    Notre société n'a pas toujours été une société patriarcale, la circoncision a été plus ou moins instaurée pour marquer l'autorité du "père" vis à vis de la mère. La circoncision permet ainsi au père de briser par la douleur le lien fusionnel mère-enfant . Cette tradition ancestrale dont peu d'historiens osent reprendre la véritable origine, a été plus tard transformée en une demande divine qui permet la "différence" entre les peuples qui se disent "élus" ou soumis à la puissance divine (comme ça on oublie personne) des autres impies.


    Aujourd'hui qu'elle soit religieuse ou médicale, le point commun reste que le lien "mère-enfant" est rompu.


    Comment ne pas en vouloir à cette mère, amour primordial et première source de notre plaisir, d'avoir laissé des médecins nous "blesser", nous faire souffrir et toucher à ce qui devait faire de nous de vrais hommes.
    Comment ne pas en vouloir à ces parents, censés protéger leur enfant, d'avoir failli ne serait-ce qu'une fois dans leur vie ?
    La perfection n'existe pas et prendre conscience de la souffrance de l'autre n'est pas chose aisée quand nous sommes nous même plus ou moins assourdis par notre propre souffrance.


    Heureux est celui qui ne sait pas. Heureux est l'inconscient.


    Chaque individu est "unique" et même si nous sommes réunis ici autour d'une même cause, nous ne pensons pas tous la même chose et heureusement, car il n'y aurait pas de débat.
    Sans débat il n'y a pas d'objectivité et sans objectivité nous sommes seul, même réunis face à une même cause.


    Comme je le disais dans mon précédent message, tu as besoin, comme beaucoup de circoncis, de trouver un coupable, un responsable à ta souffrance. Je vais à présent essayer d' expliquer pourquoi beaucoup d'entre nous on besoin de cette tierce personne qui nous aide à mieux survivre à notre souffrance.


    Le traumatisme a eu lieu dans l'enfance et comme tout traumatisme, il reste fixé en état "d'irritation" dans les amygdales du cerveau, siège des émotions.
    Chaque fois qu'un lieu, une personne, une couleur, une odeur ou quelque chose peut rappeler un lien avec le traumatisme, l'amygdale se réveille et se comporte comme si elle revivait le traumatisme... Je vous laisse imaginer le filtre perceptif que nous avons tous eu depuis notre circoncision...
    C'est comme si le passé était toujours présent et faussait nos émotions.


    Cela signifie donc que le traumatisme a figé notre perception de celui-ci au moment où il a eu lieu. Or si ce traumatisme est survenu durant l'enfance, notre perception de ce traumatisme se fera au travers de la perception que nous avions à cette époque, c'est à dire une perception d'enfant.
    La principale psychothérapie pour en finir avec ce type de traumatisme est d’arrêter de le voir avec des yeux d'enfants mais de commencer à le percevoir avec des yeux d'adultes, sans le filtre traumatique.


    Nous pouvons maintenant répondre à la question "pourquoi nous faut-il absolument un coupable, un responsable ?".


    Parce que c'est plus facile que de s'affronter soi même !


    Dans le cas de la circoncision il y a plusieurs "castration" :


    1/ Mon corps a été mutilé, il ne m'appartient plus et il n'est plus d'origine. Je ne suis plus le moi d'origine je n'ai donc plus assez confiance en moi pour passer à autre chose. Je rejette donc la responsabilité de ma vie sur quelqu'un d'autre.


    2/ Je suis différents des autres, vais-je fonctionner de la même manière, vais-je réussir à me servir de mon sexe mutilé ? Baisse de l'estime de soi, perte de confiance. Comment puis-je redevenir "normal"? Je n'en sais rien. Je ne peux pas mais ce n'est pas de ma faute donc je rejette la responsabilité sur autrui. Pour faire simple nous appellerons ça une défense inconsciente ;)


    3/ Je prends conscience après toutes ses années que je ne ressens plus rien à cause de la circoncision. Que cela influe sur ma vie sexuelle. Je découvre ou redécouvre que le prépuce peut se restaurer mais que ce ne sera jamais mon prépuce d'origine, que je ne retrouverai jamais les sensations que j'aurais dû avoir. Alors comme il est plus difficile d'accepter la réalité aussi dramatique soit elle et de se dire : "ok je n'aurais jamais ce que je veux alors j'avance" . Je projette ma colère sur un "symbole coupable". Et plus je projette sur ce symbole coupable (cet objet de décharge de la colère) moins j'affronte le Moi réel qui souffre et qui a besoin de voir les choses avec un regard "adulte" et serein.


    La circoncision agit comme un filtre perceptif qui nous empêche de voir la réalité autrement qu'avec les émotions qu'elle a figé : colère, tristesse et peur.


    L'homme est la seule espèce animale a être immature jusqu'à la puberté.
    Un chien qui se fait couper une patte ne va pas s'engager pour la cause animale. Il va continuer à vivre, en s'adaptant parce qu'il n'a pas la même perception que nous.
    Peut-être se méfiera-t-il du véto dorénavant mais il continuera à vivre parce que c'est dans sa nature.
    Aujourd'hui sur ce forum, nous sommes quasiment tous des adultes ou de jeunes adultes, capables de réflexion et de bienveillance, mais surtout capables de surmonter cette épreuve, ce mauvais souvenir traumatique, sans impliquer une tierce personne qui aujourd'hui ne pourra plus rien faire pour vous (médecin, parents).
    Vous êtes grands et êtes sortis du nid... À présent vous êtes seuls responsables ( ou coupables) de vos choix. Alors choisissez de vivre "votre" vie dans présent, restaurez-vous, réparez-vous et n'attendez pas que quelqu'un d'autre paye votre vie à votre place.


    Nous sommes la génération qui avons pris conscience, nous sommes la génération qui testons la restauration du prépuce. Nous n'agirons pas sur le passé mais ce que nous faisons dans le présent aura des répercussions sur le futur.


    OCP66C4, si je suis intervenus sur ce post c'est que depuis 2014 je fais en sorte que la circoncision ne soit pas une guerre ("la peur même à la colère, la colère à la haine et la haine mène au côté obscure" Yoda :rolleyes: ) . Sans compassion nous ne ferons pas avancer les choses. Pour info ce forum est en lien avec l'association "Droit au Corps", qui a pour principale philosophie: la compassion, même des médecins...
    Aujourd'hui j'officie essentiellement en MP sur ce forum, parce que la souffrance de certain est trop forte pour y être exposée ici. Il te faut tenir compte du tout et pas seulement de ce que tu ressens quand tu veux aider...
    Ernest, je le prends en exemple mais il y en a d'autres, a eu beaucoup de mal à nous livrer son témoignage. Il n'a peut être plus ses parents... Alors quels coupables lui proposerais-tu ?


    Loin de moi l'idée de faire le donneur de leçon, chacun est libre ici de s'exprimer et tu as le droit de ne pas être d'accord, si mes arguments n'ont pas suffi à te convaincre ou comme le disait Sébeuh, à te faire douter de tes convictions, c'est que je devrais en trouver d'autres plus convaincants :D



    Sébeuh, je plussoie et j'ajoute que le doute n'est pas fait pour rester ;)


    N'hésitez pas si vous avez des questions.


    Bonne fin de journée


    Nicoco


    Ps: Bech, si tu penses que nous devrions déplacer ce message dans un autre topic n'hésite pas ;)
    Pps: Bech, perso je ne sais plus comment on fait :D

    "je suis circoncis... J'ai vraiment pas de peau !" :D


    "Je suis circoncis... Mais j'ai arrêté !" :thumbsup:

  • Je poursuis mon retour dans le passé...


    Ce qui ne m'a pas été dit, ce qui a été tu, ce que l'on ne pas expliqué à l'époque (où l'on ne parlait pas beaucoup de sexe, avant 1968,) m'a installé dans une attitude mentale de méfiance, de crainte, d'inquiétude... une certaine tendance au pessimisme que je surmonte cependant. Première conséquence !


    La deuxième : J'ai raconté à mon meilleur, copain à l'époque de ma circoncision, ce que j'avais vécu ; il m'a appelé "l'homme à la couille cassée". (Il avait lu Tintin, dans la bd où il est question d'oreille cassée). Plus tard, au service militaire, pendant la douche collective, un appelé ne cessait de fixer mon sexe mutilé et son gland apparent avec une certaine curiosité... Et moi, j'ai vu des sexes intacts. Je me suis senti différent avec toutes les inhibitions qu'une différence non assumée génère.


    Bon ça suffit pour aujourd'hui.

  • J'ai soixante neuf. J'ai été mutilé à une autre époque, une époque où l'on ne mettait pas en doute la parole de l'autorité et notamment celle du médecin. Mais parents ont bien été responsables. Mais il ignorait toutes les conséquences de cet acte chirurgical pratiqué pour "mon bien", pensaient-ils.


    Mais aujourd'hui, c'est une autre époque. Des parents ne peuvent plus ignorer les méfaits de la circoncision. Il me semble qu'un garçon à qui on parle de cette opération, peut aller faire un petit tour sur le Web, de même que ses parents et voir de quoi il s'agit. Il n'y a plus la même ignorance. Aujourd'hui, des parents qui font pratiquer cette mutilation sur leur fils sont responsables du mal être potentiel à venir et "coupables".

  • Bonjour Ernest je te souhaite beaucoup de courage


    je te comprends bien, "l'autorité d'un médecin à l'époque, cela ne se discutait pas". moi, cela se passe en 1976.


    J'ai été torturé sexuellement par position douloureuse sur la table, torture sexuelle dans des manœuvres de tentatives de décalottages forcés et dénoncé par le médecin scolaire. j'en ai fait du déni, puis de l'amnésie traumatique, puis 35 ans plus tard un syndrome de stress post traumatique aux effets dévastateurs.


    le même cas s'est présenté en 2013 ou j'ai coaché personnellement un jeune qui voulait se suicider, le médecin scolaire après torture lui a dit qu'il était anormal, qu'il devait se faire opérer, qu'il ne pourrais pas avoir de relations sexuelles; le garçon voulait se suicider, ses parents étaient en cours de divorce, il ne voulait plus aller au foot a cause des douches communes et avait viré sa copine puisqu'il était "fichu", je l'ai soutenu à bout de bras 3 mois et expliqué les techniques antiphimosis, antiparaphimosis, lois et droits lors de visites médicales scolaires.


    Actuellement certains médecins scolaires poussent encore vers des circoncisions


    Je suis intact, et encore vivant,


    Mon court témoignage:


    Le décalottage forcé est une violence sexuelle : le témoignage de TA152 – Prévention des violences sexuelles

  • Mais aujourd'hui, c'est une autre époque. Des parents ne peuvent plus ignorer les méfaits de la circoncision. Il me semble qu'un garçon à qui on parle de cette opération, peut aller faire un petit tour sur le Web, de même que ses parents et voir de quoi il s'agit. Il n'y a plus la même ignorance.


    A notre époque l'ignorance est un choix


    Pour que le garçon à qui on parle de cette opération fasse un petit tour sur le Web, il faut qu'il ne soit pas trop jeune. A partir de 12 ans, s'il sait formuler sa recherche, pourquoi pas. A 8 ou 10 ans voire moins, j'ai des doutes. Et ça dépend aussi de ce que les parents lui auront dit.


    Pour les parents, c'est sûr qu'il y a cette responsabilité. Assez d'accord avec les propos de jeanprout avec quand même une remarque : En étant sur ce forum, nous faisons partie des gens qui réfléchissent par eux-même. Mais l'adulte qui a arrêté les études à BAC - 4 n'a pas forcément les moyens intellectuels de se faire un avis sur ce que dit le docteur diplomé BAC + 7.
    Internet est une excellente source d'informations pour ceux qui ont déjà un niveau de culture suffisant pour en tirer profit.


    Et ensuite, on trouve de tout sur internet, particulièrement sur ce sujet. Ce forum est clairement contre la circoncision. Il y a aussi un forum francophone qui regroupe des adultes qui veulent se faire circoncire, soit par goût personnel, soit parce qu'il estiment que c'est la bonne solution pour résorber un phimosis.


    Et dans les forums où les deux tendances s'expriment, il arrivent que les pro-circoncision y aillent très fort (heureusement, ce n'est que de temps en temps) :


    Le prépuce a-t-il bloqué la croissance de mon pénis ? - Circoncision - FORUM sexualité

  • Je poursuis mon retour dans le passé...
    Plus tard, au service militaire, pendant la douche collective, un appelé ne cessait de fixer mon sexe mutilé et son gland apparent avec une certaine curiosité... Et moi, j'ai vu des sexes intacts. Je me suis senti différent avec toutes les inhibitions qu'une différence non assumée génère. [/align]

    Bon ça suffit pour aujourd'hui.


    Salut à toi Ernest.
    Je vais réagir juste à ton dernier post, les autres ayant déjà été traités avec brio par toute l'équipe ;)


    Tout d'abord une définition qui me parait important de rappeler : en Psychanalyse l'hinibition ... c'est la perte ou la diminution d'une fonction dont la conscience, ou une culpabilité inconsciente, interdit l'exercice. Elle est souvent liée, plus ou moins directement, à la sexualité.


    Tu dis avoir vu des sexes intacts, normal, mais j'ai l'impression que tu n'as vu que des sexes intacts ...


    Ayant moi même pratiqué des sports collectifs, passé des étés en colo, m'être baigné à poil entre potes (filles et garçon mélangés) et fait l'armée, j'ai toujours constaté que je n'étais pas le seul circoncis loin de là.
    De deux choses l'une : soit tu as joué d'une malchance exceptionnelle, (peut-être qu'à ton époque il y avait beaucoup moins de circoncis), soit tu t'es focalisé sur les intacts, perturbé que tu étais par ton état de circoncis (ce que je comprends très bien).


    La première fois que j'ai pris une douche commune, c'était en colo (7/8 ans). Bien évidemment, au moment de rentrer dans ces douches pour la première fois, ça a été l'angoisse totale. Les questions fusaient dans ma tête de gamin. Mais c'est à ce moment là que je me suis aperçu qu'il y avait quasiment plus de circoncis que d'intacts, et c'est ça qui m'a rassuré et qui m'a fait dire que je n'était pas une exception, bien au contraire. Ca a participé je pense, à mon bon épanouissement sexuel.


    Je l'ai déjà dit, lors de ma première expérience sexuelle, ma copine croyait que j'étais juif, puisque coupé :rolleyes: En fait je ne sais pas de quelle origine je suis mais je sais que, circoncis ou pas, c'est plus la question de savoir si ça allait bien se passer qui me taraudait et si j'allais être à la hauteur pour donner du plaisir à cette petite black qui m'excitait tant.
    la même question que l'on se pose tous en fait :D
    Et bien sur, la première fois a été assez rapide :S mais je n'ai jamais attribué ça à ma circoncision (et pour cause elle n'y était pour rien !) Peut-être que si je l'avais fais, j'aurai alors provoqué un conflit psychologique entre moi et ma bite :whistling:
    Mais je ne me suis jamais posé la question de savoir si mon sexe circoncis était plus ou moins sensible, performant, joli qu'un sexe intact. Du moment que j'arrivais à donner et à prendre du plaisir :thumbsup:
    Et puis constatant que j'étais dans la bonne moyenne des tailles, je suis devenu, au fil du temps, assez impudique je dois l'avouer :) (tout à fait le contraire de l'hinibition donc).


    Il faut vraiment, toutes complications mises de côté, considérer qu'on a tout ce qu'il faut pour être sexuellement actifs et épanouïs :D


    Une dernière chose : Pour moi, utiliser le terme mutilation pour parler de circoncision, c'est déjà se mettre dans une position "d'infirmité" alors que ça n'a rien à voir.
    Je m'explique.
    Un mutilé, un vrai, celui à qui il manque une jambe, un bras un oeil, des doigts, doit réapprendre à vivre, à travailler avec son "infirmité" car il y a des tas de choses qu'il ne peut plus faire comme les autres.
    Pour la circ, bien qu'on ai procédé à l'ablation d'une partie non négligeable de notre anatomie, les fonctionalités (excitation, érections, éjaculations) sont toujours là.
    Je ne me sens donc pas comme un "mutilé" car je peux profiter, pas pleinement je le concède, de cet organe qui a subit certes une transformation, mais qui me donne malgré ça d'énormes satisfactions :thumbsup:


    Question de point de vue ?

    Le prépuce n'est pas l'emballage, c'est la friandise !!!


    "No pain, no gain !"


    Argh, plus d'encre dans le clavier...

  • C'est malheureux à dire mais Doctissimo c'est plus du niveau BAC -4 que +7...


    Et encore je suis gentil, on frise de temps en temps l'inculte à l'état brut. Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer...


    Comment peut-on être un pro circoncision non mais franchement... C'est une position même pas défendable dans l'absolu.


    Tout simplement comme on peut être climato-sceptique :evil:
    On fera jamais l'unanimité de toute manière, tu vois bien que certains prennent un malin plaisir à prendre le contre pied de tout ce que disent les "anti".


    Ceci dit, le traitement d'un paraphimosis fini bien souvent par une circ, et là, ils ont encore la médecine de leur côté :
    Pathologie du prépuce: phimosis et paraphimosis
    Affection de la verge...


    Alors on peut se poser la question à savoir qui dit le plus de conneries, en attendant la justification médicale de la circoncision suite à un phimosis fait encore autorité, ce qui vous/nous place en position de charlatanisme, puisque non médecins.


    Faut s'y habituer, ou faire des études de médecine. :wacko:
    Ce qui devrait vous/nous rassurer, c'est que malgré ce poids, de plus en plus de gens considérent ces pratiques comme dépassées, et le nombre croissant d'inscrits sur les sites prouve bien que le mouvement pro-circ s'éssouffle.
    Tous ces inscrits sur les sites de restau, ce sera autant d'enfants à naitre qui resteront intacts et qui feront la nique aux rétrogrades pro-circ :thumbsup:

    Le prépuce n'est pas l'emballage, c'est la friandise !!!


    "No pain, no gain !"


    Argh, plus d'encre dans le clavier...


  • Tout à fait d'accord : c'est une mutilation physique.


    Mais c'est ce terme qui me parais trop excesif pour parler de circ : comme je l'ai dit, l'impact psychologique sera d'autant plus fort que tu donnes d'importance à ta "mutilation".


    En y pensant, je ne me suis jamais senti "mutilé", c'est peut-être une erreur en soit, mais peut-être, par ce biais, ai-je préservé mon psyché d'un sentiment de victimisation excessif qui m'aurait plongé dans un enfermement malsain.


    Pour faire de l'humour, je ne me dis pas, à chaque fois que j'éjacule après une branlette, que c'est un génocide, ou que lorsque une femme m'avale, c'est du cannibalisme ... non j'ai juste pris mon pied :D


    On peut se torturer de manières différentes :D


    Mais pour moi, la circ est une grosse connerie dont bien sur j'ai été victime à un moment donné, mais dès que j'ai commencé à utiliser ma bite, mon sentiment de "victime" s'est effacé devant le sentiment de puissance (circoncis ou pas peut importe)
    Comprenez moi, c'est comme si je refusais d'utiliser ma bagnole sous prétexte qu'un con me l'a érafflé.


    Pas d'accord ! Ma Ferrari Renault marche encore très bien !!! :D

    Le prépuce n'est pas l'emballage, c'est la friandise !!!


    "No pain, no gain !"


    Argh, plus d'encre dans le clavier...

  • Bonjour à tous.


    Après 18 mois, je relis cette discussion que j'ai ouverte et j'éprouve le besoin de faire le point. Dire mon mal être a été salutaire : je ne me sens plus victime, différent... J'ai trouvé une aide inestimable de la part des membres du forum, une sympathie au sens fort du terme. J'ai trouvé la détermination, la volonté, le punch nécessaire pour poursuivre sérieusement ma restauration et retrouver une partie de la sensibilité perdue. Je me sens prêt à aider et à partager mon expérience avec les circoncis qui découvrent le forum. Ce forum est une chance !


    J'espère que d'autres partage mon expérience et mon point de vue.


    Merci


    Ernest.