L'inexistence du mouvement juif français contre la circoncision

  • "...Ce jugement a fait l’effet d’un coup de tonnerre tant en Allemagne qu’en Turquie. Les représentants des communautés juives et musulmanes y ont vu une atteinte majeure à la liberté religieuse..."


    ...Pour Dieter Graumann, président du Conseil central des juifs en Allemagne, il s'agit d'«une intervention gravissime et sans précédent dans les prérogatives des communautés religieuses». Et de demander l'intervention des députés pour légiférer. De même le Conseil des musulmans en Allemagne voit dans ce jugement une « atteinte éclatante et inadmissible au droit à l'autodétermination et au droit des parents ». Déjà des membres de la communauté des Turcs d’Allemagne, à laquelle appartient une très grande majorité des musulmans vivant dans le pays, annoncent un « tourisme de la circoncision »...


    ..."Les autres religions tiennent le jugement pour «extrêmement étonnant « (sic). Les Sociétés pour la coopération entre juifs et chrétiens estiment que «criminaliser» la circoncision revient «fondamentalement à ne pas souhaiter qu'il y ait une vie juive en Allemagne». Pas moins ! L'Eglise protestante d'Allemagne insiste elle aussi sur la liberté religieuse." ...


    ...Presque toutes les prises de parole politiques vont dans le même sens. Même les autorités turques ont réagi. Egemen Bagis, ministre turc chargé des affaires européennes tient la décision pour «inacceptable»...


    Y a rien qui vous choque ?!


    On s'aperçois bien là de la supprématie des religions (ou plutôt du lobby religieux) et ce à tous les étages (medecine, pollitique, etc).
    Comme c'est marrant de voir, alors que seule la religion juive "préconise/oblige" la circoncision, comment des lobby religieux complètement opposés (pour ne pas dire ennemis jurés) se serrent les coudes dès lors qu'on s'attaque à l'un des leurs.


    Les musulmans qui ne reconnaissent pas la circ religieuse (fô bien se démarquer de la religion juive) mais pratiquent la circ rituelle, les chrétiens, qui ne reconnaissent pas du tout cette pratique mais qui la font subir à tour de bras (les plus hypocrites pour moi) ainsi que les catholiques qui ont, des decennies durant, fait la propagande puritaine des bienfaits de la circ. Tout ce beau monde au chevet d'une pratique qui ne saurait perdurer.


    Mais voilà, c'est l'arbre qui cache la forêt : ils sont tous là, non pas à défendre le droit à la circoncision, mais plutôt à maintenir des pouvoirs qu'ils ne veulent pas lâcher et qu'ils savent en danger et pour cause : ce sont principalement des pouvoirs d'autorité, de suprémacisme de la religion sur la personne voire sur la vie elle même.


    Pour certains le pouvoir de circoncire/exciser ses enfants, de battre (pardon punir) sa femme, lapider sa fille.
    Pour d'autres le pouvoir de violer des enfants ou d'enterrer des nouveaux nés issus de relations incestueuses.


    Pour tous en tous les cas, le pouvoir d'annihiler toute forme de jugement personnel, de pensée autonome, de libre arbitre, afin de mieux asservir leurs ouailles, d'en faire des moutons de panurge et, en passant, de bons contributeurs donc une source de revenus quasi inépuisable. Y a qu'a voir les richesses du vatican !!!


    Quand au "mouvement des juifs français contre la circoncision", ils sont pas arrivés les pauvres : face au pouvoir et la suceptibilité de la LICRA qui intente des procès à tour de bras, ils ne pouront pas faire grand chose sans l'appui du gouvernement français ... qui appuie déjà la LICRA ... ou comment être Juif ET antisémite !!! (bel oxymore !)


    Bravo il fallait le faire ! :D


    J'ai envie de dire : et dieu dans tout ça ?!

    Le prépuce n'est pas l'emballage, c'est la friandise !!!


    "No pain, no gain !"


    Argh, plus d'encre dans le clavier...

  • Hélas, il ne faut pas oublier que l'extrémiste religieux n'est qu'une infime partie de ceux qui la pratique. Par exemple, je connais plusieurs musulmans mais aucun dans ceux que je connais n'ont lapidés leur femme.


    Bien que je ne pratique aucune religion, je suis partisan du vivre et laisser vivre. Chacun peut pratiquer la religion qu'il désire dans le respect de son voisin.


    Pour ce qui est de la circoncision religieuse, mieux vaut travailler avec les religions et les personnes qui s'y opposent, pour essayer de l’éliminer, plutôt que de travailler contre les religions. C'est ma manière de voir les choses.

  • Belle position, LeKoala,


    Et pour cela il est important de faire savoir que le Coran est contre les mutilations sexuelles :


    https://www.academia.edu/5412711/Le_Coran_contre_la_circoncision_et_lexcision_mis_%C3%A0_jour_14.05.2015


    Et la Bible aussi, à condition de lui restituer son sens primitif :


    https://www.academia.edu/67221…s_%C3%A0_jour_19.06.2015_

    A bas les châtiments corporels des enfants ; ils leur enseignent la violence et la raison du plus fort.

    Message modifié 2 fois, dernière modification par Hervé Bertaux-Navoiseau ().

  • @ Koala :


    On est bien d'accord que le problème n'est pas la religion mais l'interprétation et l'instrumentalisation de la religion.


    Tu dis : "Chacun peut pratiquer la religion qu'il désire dans le respect de son voisin", c'est faux !


    Toutes les religions (ou presque) sont élitistes, communautaristes, egocentristes et surtout, ont vocation à convertir (on sait, par exemple, comment ces campagnes de conversions on pu être violentes et meurtrières notemment en amérique du sud ou en Afrique), et, le cas contraire, à désestimer le non-croyant, aussi appelé l'impie, la brebis égarée, l'athée, le mécréant, l'agnostique, l'incroyant, l'irreligieux, l'incrédule, l'areligieux, voire le punir de son insoumission !


    D'ailleurs ces termes me rappellent vaguement un autre mot que je rejète : le non-circoncis. Comme si le fait d'être intact était une anormalité. Ici c'est le fait d'être un esprit libre qui est considéré comme anormal !


    Je connais des musulmans, mais aussi des chrétiens, des cathos ... et aucun chrétien que je connais n'a massacré de cathos, aucun musulmans n'ayant égorgé un homme, aucun cathos n'ayant engeoler des réfractaires.


    Pour autant, ayant vécu la religion de l'intérieur, je peux t'affirmer que c'est tout sauf "ouvert".


    Dans les églises (terme générique) plane une xénophobie ambiante entretenue par la certitude de détenir, pour chacune des religions, la vérité et la vérité seule, de prier le seul vrai dieu, de s'en référer aux seuls vrais écrits etc.


    Elles deviennent alors le nid d'une horde d'imbéciles, d'intolérents, de racistes, d'être supérieur à qui dieu a donné le pouvoir (et le devoir même) de tuer, en son nom, homme, femme, enfants ...


    Alors oui tous ne sont pas extrémistes de leur religion mais ça me rappelle cette "gentille mamie" (une amie à ma mère) qui a menacé sa fille de la déshériter si elle ne faisait pas baptiser ses enfants à l'église catholique. Le pire c'est qu'elle était absolument persuadée d'agir pour le bien de ses petits enfants, pour leur salut, leur paradis ....


    C'est ça que tu appelles : "pratiquer sa religion dans le respect de l'autre." On est quand même sur un site de circoncis dont beaucoup sont justement victimes des religions.
    Considères-tu que ce sont des gens pour qui on a respecté les droit ?
    Bien sur que non !


    Ne soyez pas si crédules, la religion nous éloigne les uns des autres et pas le contraire, et ça nuit à tout le monde !

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  • Extrait un peu long mais édifiant :


    L'époque semble athée, mais seulement aux yeux des chrétiens ou des croyants. En fait, elle est nihiliste. Les dévots d’hier et d’avant-hier ont tout intérêt à faire passer le
    pire et la négativité contemporaine pour un produit de l’athéisme. La vieille idée persiste de l’athée immoral, amoral, sans foi ni loi éthique. Le lieu commun pour
    classes terminales en vertu de quoi « si Dieu n’existe pas, alors tout est permis » - rengaine prélevée dans les Frères Karamazov de Dostoïevski - continue à produire
    des effets et l’on associe effectivement la mort, la haine et la misère à des individus qui se réclameraient de l’absence de Dieu pour commettre leurs forfaits.


    Cette thèse fautive mérite un démontage en bonne et due forme. Car l’inverse me semble bien plutôt vrai : « Parce que Dieu existe, alors tout est permis... » Je m’explique.


    Trois millénaires témoignent, des premiers textes de l’Ancien Testament à aujourd’hui : l’affirmation d’un Dieu unique, violent, jaloux, querelleur, intolérant, belliqueux a
    généré plus de haine, de sang, de morts, de brutalité que de paix... Le fantasme juif du peuple élu qui légitime le colonialisme, l’expropriation, la haine, l’animosité entre
    les peuples, puis la théocratie autoritaire et armée; la référence chrétienne des marchands du Temple ou d’un Jésus paulinien prétendant venir pour apporter le
    glaive, qui justifie les Croisades, l’Inquisition, les guerres de Religion, la Saint-Barthélemy, les bûchers, l’Index, mais aussi le colonialisme planétaire, les ethnocides
    nord-américains, le soutien aux fascismes du XXe siècle, et la toute-puissance temporelle du Vatican depuis des siècles dans le moindre détail de la vie quotidienne ;
    la revendication claire à presque toutes les pages du Coran d’un appel à détruire les infidèles, leur religion, leur culture, leur civilisation, mais aussi les juifs et les chrétiens
    - au nom d’un Dieu miséricordieux ! Voilà autant de pistes pour creuser cette idée que, justement, à cause de l’existence de Dieu tout est permis - en lui, par lui, en son
    nom, sans que ni les fidèles, ni le clergé, ni le petit peuple, ni les hautes sphères y trouvent à redire...


    Si l’existence de Dieu, indépendamment de sa forme juive, chrétienne ou musulmane, prémunissait un tant soit peu de la haine, du mensonge, du viol, du pillage, de l’immoralité, de la concussion, du parjure, de la violence, du mépris, de la méchanceté, du crime, de la corruption, de la rouerie, du faux témoignage, de la dépravation, de la pédophilie, de l’infanticide, de la crapulerie, de la
    perversion, on aurait vu non pas les athées - puisqu’ils sont intrinsèquement vicieux...-, mais les rabbins, les prêtres, les papes, les évêques, les pasteurs, les imams, et
    avec eux leurs fidèles, tous leurs fidèles - et ça fait du monde... - pratiquer le bien, exceller dans la vertu, montrer l’exemple et prouver aux pervers sans Dieu que la
    moralité se trouve de leur côté : qu’ils respectent scrupuleusement le décalogue et obéissent à l’invite de sourates choisies, donc ne mentent ni ne pillent, ne volent ni ne
    violent, ne font de faux témoignage ni ne tuent - encore moins ne fomentent des attentats terroristes à Manhattan, des expéditions punitives dans la bande de Gaza ou
    ne couvrent les agissements de leurs prêtres pédophiles. On verrait dès lors les fidèles convertir autour d’eux par leurs comportements radieux, exemplaires ! Au lieu
    de cela...


    Qu’on cesse donc d’associer le mal sur la planète et l’athéisme !
    L'existence de Dieu, me semble-t-il, a bien plus généré en son nom de batailles, de massacres, de conflits et de guerres dans l’histoire que de paix, de sérénité, d’amour du prochain, de pardon des péchés ou de tolérance. Je ne sache pas que les papes, les princes, les rois, les califes, les émirs aient majoritairement brillé dans la vertu tant déjà Moïse, Paul et Mahomet excellaient respectivement pour leur part dans le meurtre, les passages à tabac ou les razzias - les biographies témoignent.


    Autant de variations sur le thème de l’amour du prochain... L'histoire de l’humanité enseigne sans aucun doute les prospérités du vice et les malheurs de la vertu... Il n’existe pas plus de justice transcendante qu’immanente. Dieu ou non, aucun homme n’a jamais eu à payer de l’avoir insulté, négligé, méprisé, oublié ou contrarié !


    Les théistes ont fort à faire en termes de contorsions métaphysiques pour justifier le mal sur la planète tout en
    affirmant l’existence d’un Dieu à qui rien n’échappe ! Les déistes paraissent moins aveugles, les athées semblent plus lucides.


    Extrait du "Traité d'Athéologie" de Michel Onfray.


    Heureusement que les mouvements anticirc juifs ou autres, n'attendent pas après un adoucissement ou une quelquonque compréhension de la part des religieux.


    Je reste persuadé que le travail de fond qui s'opère dans l'esprit des "petites" gens comme nous, sans aucune distinction de race, de religion, d'ethnie, feront par la force du temps changer les choses.
    Une sorte d'érosion lente de ces pratiques (le monde s'est quand même bien calmé point de vue barbarie par rapport aux siècles précédents) par le "trop marre" crié toujours un peu plus fort dans le monde entier par les victimes, et entendu par de plus en plus de monde grace aux technologies modernes.

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    Message modifié 1 fois, dernière modification par Diabolo ().

  • Tu dis : "Chacun peut pratiquer la religion qu'il désire dans le respect de son voisin", c'est faux !


    Toutes les religions (ou presque) sont élitistes, communautaristes, egocentristes et surtout, ont vocation à convertir (...)


    "Ou presque" comme tu dis en omettant les religions orientales.


    Un écrivain (très contesté, mais qui m'a servi de référence) affirmait que sur les temples tibétains était incrite la phrase "10000 moines, 10000 religions". Pour moi, c'est très vrai. Chacun est responsable du bien et du mal qu'il fait.
    Dans les religions qui laissent de la place à l'épanouissement spirituel personnel, il n'est pas question de s'en prendre au voisin qui vit dans des conditions différentes et de ce fait peut apprendre des choses différentes durant cette vie sur cette terre.


    Je pense aussi que certains principes moraux sont globalement bons pour ceux qui cherchent à les appliquer. Par exemple "faire aux autres ce que l'on voudrait qu'on vous fasse" exclue de circoncire des enfants qui n'ont rien demandé, mais aussi de torturer ou tuer des infidèles sous prétexte de sauver leur âme.


    Ensuite, tout comme les sectes, beaucoup de religions (des sectes qui ont réussi, d'après coluche) affirment qu'il faut suivre leur voie pour être sauvé. Il faudrait donc être au miniumum catholique et musulman et témoin de jehovah, et peut être juif et (...) pour être sûr de s'en sortir ! Mais comment on fait si dans le détail deux religions de cette liste ne préconise pas la même chose |: :?:


    Et donc, comme tu l'as précisé, beaucoup de mal a été fait dans le passé et continue dans le présent au nom de diverses religions, alors que le but des religions ne devrait pas être de s'en prendre à ceux qui pensent différemment.


    Je pense que le problème est de ne pas être extrémiste par rapport à ses croyances. A partir de là, la religion peut servir à élever l'individu. Pas forcément la peine de ne croire en rien pour devenir quelqu'un de bien.

  • "Ou presque" comme tu dis en omettant les religions orientales."


    Oui c'est vrai. Elles sont aussi moins soumisses à l'objectif de "conversion de masse" comme les autres religions.


    Mais quand même, puisqu'on en parle :D:D


    Souvent, dans ces religions, la façade religieuse parait plus saine, mais en grattant un peu ... religion où les vaches, les rats ou les singes sont mieux considérés que les femmes, ou le viol n'est pas un délit, ou le système de castes prévaut sur l'humain, ou on fait subir des tortures aux plus faibles ... il n'y a guère que l'animisme, le bouddhisme tantrique ou le Shugendō ( si on enlève le côté fétichisme) qui trouvent grace à mes yeux :)


    Par exemple, il ne fait pas bon être orphelin au Tibet. Dans certains orphelinats, les gosses sont attachés sur un banc les uns aux autres sans pouvoir bouger. On laisse crever les enfants malades, tout seuls, dans un coin, sans aucun regard de compassion !


    Il reste évident que, si les croyants de tous bords s'en tenaient aux principes de base de toute religion, à savoir l'amour, le monde irait beaucoup mieux.
    Comment ne pas croire en l'efficacité d'un "tu aimeras ton prochain comme toi-même" ... mais comme disait coluche : "On se marie avec une femme, on couche avec une autre et, en général, on n'aime que soi-même!"


    "Pas forcément la peine de ne croire en rien pour devenir quelqu'un de bien"


    Tout à fait d'accord, mais je m'insurge contre ceux qui prétendent qu'il faut absolument être croyant pour être quelqu'un de bien, et qui voudraient me plier à leur "vue de l'esprit" sous peine de me traiter d'impie (ou de faschiste antisémite) :D:D

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  • Tiens, encore un petit extrait de l'excelent Michel Onfray dans son "traité d'athéologie :


    6 - Sus aux prépuces !


    Faut-il dès lors s’étonner que les juifs tiennent tant à la circoncision, suivis sur ce terrain comme sur tant d’autres par les musulmans, qu’un débat anime le christianisme des origines sur ce sujet, et que Paul de Tarse, circoncis lui aussi, règle le problème pour les chrétiens qui décident d’épargner la chair réelle pour lui préférer la circoncision du coeur (Actes des apôtres XV, 1), de l’esprit, et autres choses qu’on voudra - les lèvres, les vraies, celles de la bouche, les yeux, les oreilles, et autres parties du corps répertoriées dans le Nouveau Testament.
    Ce qui dispense aujourd’hui les chrétiens - sauf les coptes, chrétiens d’Egypte - d’arborer leur gland à l’air libre... Etrange comme l’excision - la circoncision féminine, plusieurs langues utilisent le même mot pour les deux mutilations - des petites filles révulse l’Occidental, mais ne génère aucune condamnation quand elle est pratiquée sur les petits garçons.


    Le consensus semble absolu, jusqu’à ce qu’on invite son interlocuteur à réfléchir sur le bien-fondé de cette opération chirurgicale qui consiste à retrancher une partie saine du corps d’un enfant non consentant sans raison médicale - la définition juridique de ... la mutilation.


    Quand une philosophe canadienne - Margaret Somerville - aborde la question en dehors de tout esprit polémique, avec des arguments de raison, en mobilisant la comparaison, l’analyse, lorsqu’elle fournit de véritables informations anatomiques, scientifiques, neuro-pathologiques, psychologiques à l’appui de la thèse de la mutilation, elle subit un très rude tir de barrage de la part de ses compatriotes, au point qu’après cette levée de boucliers nationale, elle persiste dans ses analyses, certes, mais suspend son jugement, puis consent à légitimer la circoncision pour des raisons... religieuses. (Pour information, 60 % des Américains sont circoncis, 20 % des Canadiens, 15 % des Australiens en vertu d’arguments non religieux, prétendument pour l’hygiène.)


    Bandage chinois des pieds, allongement padaoung du cou avec des anneaux, limage des dents, perçage du nez, des oreilles ou des lèvres dans les tribus d’Amazonie, scarifications et tatouages polynésiens, écrasement péruvien de la boîte crânienne procèdent des mêmes pensées magiques que l’excision et l’infibulation africaines ou la circoncision juive et musulmane.
    Marquage du corps pour des raisons religieuses, souffrances rituelles afin de gagner son intégration dans la communauté, pratiques tribales destinées à attirer sur soi la bienveillance des dieux, les raisons ne manquent pas - sans convoquer les hypothèses psychanalytiques.
    Pourquoi sourire du chevillage du gland océanien, de l’éviration des skopzi russes - une secte de chrétiens officiant entre le XVIIIe siècle et les années 1920... -, de la subincision australienne - pénis fendu du méat au scrotum, sur toute la longueur...? Car les logiques mentales, les présupposés ontologiques, les doses de pensée magique sont très exactement les mêmes. Sauf à trouver barbare ce qui n’est pas de notre usage - Montaigne, déjà... -, comment accepter et légitimer nos mutilations, puis refuser celles du voisin ?


    Car la mutilation est avérée. D’abord sur le principe juridique : le droit interdit toute intervention chirurgicale sans le motif médical d’une pathologie vraiment fondée. Or le prépuce n’est pas une pathologie à soi seul.
    Ensuite sur le terrain physiologique : la surface de peau enlevée correspond à la moitié ou les deux tiers du recouvrement tégumentaire du pénis. Cette zone de trente-deux centimètres carrés chez un adulte - peau externe, peau interne - concentre plus de mille terminaisons nerveuses, dont deux cent cinquante pieds de nerfs. D’où la résection de l’une des structures les plus innervées du corps. De plus, la disparition du prépuce - que les peuplades primitives enterrent, mangent, sèchent, pulvérisent, conservent - entraîne une cicatrice circonférentielle qui kératinise avec le temps : l’exposition permanente aux frottements des tissus agit de manière abrasive sur la peau qui se durcit et perd de sa sensibilité.
    L'assèchement de cette surface et la disparition de la lubrification suppriment du confort sexuel pour les deux partenaires.

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  • Il continue un peu au pargraphe suivant, mais il me reste 70 pages à lire !


    Sur la circoncision :


    "Le Coran n’invite ni n’oblige à la circoncision, mais il ne condamne pas. Pour bien faire, la tradition veut que Mahomet soit né circoncis ! Pas plus le Livre ne prescrit l’excision ou l’infibulation.


    "Montaigne raconte une circoncision dans son Journal de voyage :
    le circonciseur utilise un couteau placé préalablement sous l’oreiller de la mère afin de s’assurer les meilleures faveurs. Il tire le pénis, bloque la peau, repousse le gland, taille à vif, sans anesthésie, pour enlever le prépuce. Après avoir avalé une gorgée de vin conservée dans sa bouche, il suce la plaie - l’aspiration rituelle se nomme la méziza -, puis aspire le sang afin d’éviter qu’il reste au fond de la plaie, dit le Talmud. Il recrache à trois reprises. Alors l’enfant entre dans la communauté : on lui donne son nom. Depuis Montaigne, le rite n’a pas bougé, méziza comprise. Tout a été dit sur ce rite primitif et sa persistance au travers des siècles.
    Freud - dont les biographes soulignent son mauvais souvenir de circoncision - a parlé, et après lui nombre de psychanalystes, de suppression du féminin dans l’homme (circoncision) comme écho à celle du masculin dans la femme (excision)"


    "Mais aussi, et surtout, cette hypothèse formulée par deux philosophes juifs, Philon d’Alexandrie dans 'Quaestiones in Genesim' et Moïse Maïmonide dans 'Le guide des égarés' :
    cette opération vise et veut l’affaiblissement de l’organe sexuel; elle recentre l’individu sur l’essentiel en évitant de le voir gâcher par des présomptions érotiques une énergie mieux employée à la célébration de Dieu"


    Sur les femmes :


    Il parle entre autre du désamour des 3 grandes religions monothéistes envers la femme, expliquant/justifiant les sévices dont elles sont, aujourd'hui plus que jamais, victimes. (excision, punitions, lapidation ou tout simplement exclavage familial)


    Extraits :


    "Faut-il voir dans la haine des femmes commune au judaïsme, au christianisme et à l’islam, la conséquence logique de la haine de l’intelligence ?
    Retour aux textes : le péché originel, la faute, cette volonté de savoir, passe d’abord par la décision d’une femme, Eve. Adam, l’imbécile, se satisfait absolument d’obéir et se soumettre. Quand le serpent parle - normal, tous les serpents parlent... -, il s’adresse à la femme et entame un dialogue avec elle. Serpent tentateur, femme tentée, donc femme tentatrice pour l’éternité, le pas se franchit facilement ..."


    "Pas de sexe, surtout pas. La chair, le sang, la libido, naturellement associés aux femmes, fournissent pour le judaïsme, le christianisme et l’islam autant d’occasions de décréter l’illicite, l’impur, donc de déchaîner des combats contre le corps désirable, le sang des femmes libérées de la maternité ...
    ... Les religions du Livre détestent les femmes : elles n’aiment que les mères et les épouses. Pour les sauver de leur négativité consubstantielle, il n’y a pour elles que deux solutions - en fait une en deux temps -, épouser un homme, puis lui donner des enfants..."


    A propos de Paul de Tarse : "... d’où son invitation, à défaut de chasteté impossible, au mariage, la meilleure des réductions libidinales." (relisez bien cette phrase, elle vaut de l'or !!!) :D:D:D


    On connaît la prière juive du matin qui invite chaque homme à bénir Dieu dans la journée pour l’avoir fait juif, non esclave et ... pas femme (Men. 43 b) !
    On n’ignore pas non plus que le Coran ne condamne pas explicitement la tradition tribale pré-islamique qui justifie la honte de devenir père d’une fille et légitime l’interrogation : conserver l’enfant ou l’enfouir sous la poussière (XVI, 58 ) ?
    No comment !! :(


    Toujours à propos de la femme :
    "...invitation à se soumettre à tous les désirs sexuels du mari - qui laboure sa femme à volonté, comme sa terre, la métaphore est coranique (II, 223) ... ; légitimation des coups sur son épouse en cas de suspicion, la culpabilité n’a pas même à être prouvée (IV, 34) ; même facilité à répudier - la remise d’une lettre, "un guet", à l’épouse répudiée suffit - même minorité existentielle, même infériorité juridique (II, 228 ) - un témoignage féminin équivaut à la moitié d’un témoignage masculin; une femme stérile et une femme déflorée avant le mariage valent la même chose : rien."



    Voilà, c'est évidemment un condensé avec des morceaux choisis. Si quelqu'un est intérressé par le livre, je peux le transmettre par MP ;)

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