• Bonjour,


    Plusieurs ici me posent des question sur l'autisme et pour ne pas continuer à dériver les autres discussions, je vais poster un sujet ici.


    Au départ, on m'a demandé comment je percevais mes relations avec les autres et les émotions des autres (si j'ai bien compris la question). Mais avant de répondre, j'aimerais préciser que comme l'autisme est un diagnostique «large», certains autistes vont avoir des caractéristiques que d'autres n'auront pas. Aussi, il faut savoir que vous avez tous des traits autistes. Seulement, ils ne sont pas assez forts pour être cliniquement autiste. C'est la même chose au sujet des troubles bipolaires, trouble de la personnalité limite, troubles obsessifs compulsifs, etc.


    Revenons à la questions de départ... Il est surtout difficile pour moi de comprendre le non-dit. Le visage des gens va exprimé beaucoup l'émotion qu'ils ressentent. Moi, si je ne vois pas une larme, je ne peux pas savoir que la personne est triste. Mais à la longue, j'ai réussi à le comprendre partiellement. Donc, si vous avez des personnes autistes ou asperger dans votre entourage, il est important d'exprimer en mot ce que vous voulez que la personne perçoive. Si par exemple, il est tard et vous voulez que votre ami autiste parte des chez vous, dites-lui clairement car il ne comprendra pas de lui-même. Et dans l'autre sens aussi. Il m'est arrivé plusieurs fois de dire des choses blessantes à des personnes, simplement parce que je n'ai pas ce filtre de ce qu'on doit dire et ce qu'on ne doit pas dire. Malgré tout, certaines personnes aiment ça parce qu'avec moi, il n'y a pas de cachette.


    Dans le passé, on disait que les autistes vivaient «dans leur propre monde». C'est complètement faut car le monde dans lequel je vis est le même que le votre. Seulement, je le perçois différemment. Comme par exemple, je vais entendre les sons plus fort. Si je suis à Paris et je regarde la tour Eiffel, ça ne sera pas la tour que je vais voir dans son ensemble, mais je vais plutôt voir les morceaux de métal un par un, l'antenne ou bout, l'ascenseur, etc.


    Et aussi, j'aime les gens, j'ai des amis et je les vois. Par contre, j'aime aussi être seul et quand je vois trop de gens, je fini par trouver ça trop.


    D'autres questions?

  • Merci d'avoir ouvert "publiquement" le sujet, j'espère sincèrement que le sujet ne te met pas mal à l'aise.


    Pour te mettre à l'aise, je travaille, entre autre, avec des enfants autistes. Je n'ai aucune curiosité malsaine. Je suis juste fasciné par cette façon différente de traiter les informations.


    D'où ma question, qui peut sembler difficile au premier abord, comment gères-tu le relationnel? Les émotions d’autrui ? Tes propres émotions ?


    Un individu lambda, joue des rôles, fais des sous entendus, s'adapte à la personne en face de lui. Je sais que pour toi ce doit être quelque chose de très difficile.
    Comment interprètes-tu les signes de la drague par exemple. Comment sais tu que quelqu'un te plait? Quels sont tes ressentis, tes émotions à ce moment là?


    Quels ont été tes réactions quand tu as pris conscience de tes symptômes autistiques ?


    Je te demande quelque chose de très personnel, aussi, je comprendrais que tu ne veuilles pas répondre, ou de façons moins publique.


    Nicoco

    "je suis circoncis... J'ai vraiment pas de peau !" :D


    "Je suis circoncis... Mais j'ai arrêté !" :thumbsup:

  • Tu vois ton pb sexuel plus en rapport avec la C ou l'autisme ou autre ?


    Il me semble clair, que la gestion du relationnel et des émotions sont au cœur du problème, donc de l'autisme, la circoncision n'arrangeant pas les choses.

    "je suis circoncis... J'ai vraiment pas de peau !" :D


    "Je suis circoncis... Mais j'ai arrêté !" :thumbsup:

  • Tu vois ton pb sexuel plus en rapport avec la C ou l'autisme ou autre ?


    C'est une excellente question. Il en reste que j'ai parlé avec d'autres autistes de ce sujet intime et il semble qu'ils n'aient pas ce problème. La problématique va être plutôt au moment de la drague, ou plutôt ne pas savoir quoi faire lorsqu'on est attiré envers une tel personne. Mais une fois la personne avec eux et ce mur traversé, ils m'ont dit que l’érection était au rendez-vous. Mais je parle de 2 ou 3 personnes, ça ne représente pas la majorité des autistes. Mais comme l'autisme vient avec le stress, il est fort possible que ça influence. Pour ce qui est de la C, ça m'a amené une image négative de mon corps, donc ça peut jouer aussi.


    Merci d'avoir ouvert "publiquement" le sujet, j'espère sincèrement que le sujet ne te met pas mal à l'aise.


    Pas du tout, je suis habitué de me faire poser des questions par mon entourage (au sujet de l'autisme, pas la circoncision!)


    Pour te mettre à l'aise, je travaille, entre autre, avec des enfants autistes. Je n'ai aucune curiosité malsaine. Je suis juste fasciné par cette façon différente de traiter les informations.


    Je trouve ça très bien car tu poses des questions. Je connais des autistes qui ont eu des mauvais traitements à l'enfance, et d'ailleurs il continu d'y en avoir, en France entre autre. Je ne veux pas parler contre la France car c'est un pays que j'aime bien, mais je dois avouer qu'au niveau de l'autisme, vous êtes des années en arrière par rapport à nous. Heureusement, ça semble changer. Certaines personnes se disent spécialistes ont vont donner des traitements complètement inadaptés. C'est pour cette raison qu'il faut toujours qu'on implique les autistes aux-même dans l'organisation des soins, pas seulement ces «spécialistes».


    D'où ma question, qui peut sembler difficile au premier abord, comment gères-tu le relationnel? Les émotions d’autrui ? Tes propres émotions ?
    Un individu lambda, joue des rôles, fais des sous entendus, s'adapte à la personne en face de lui. Je sais que pour toi ce doit être quelque chose de très difficile.
    Comment interprètes-tu les signes de la drague par exemple. Comment sais tu que quelqu'un te plait? Quels sont tes ressentis, tes émotions à ce moment là?


    J'en ai parler un peu dans mon premier message. Comme j'ai expliqué, je ne comprends pas tout le non dit, donc il faut que la personne m'exprime en mots ce qu'elle veut, si non, elle n'obtiendra rien de moi. Pour ce qui est de mes émotions, avec le temps, j'ai appris à les reconnaître, mais je dois vraiment y penser. Il ne faut pas oublier que les autistes ont des émotions. Une croyance populaire dit que les autistes n'ont pas d’empathie. En réalité, ils en ont, mais doivent d'abord comprendre la situation pour en avoir, comme n'importe qui, sauf que comprendre autrui, ou encore se mettre dans la peau de... est plus compliqué pour nous.


    Vous savez, j'ai eu beaucoup d'adaptation à faire pour vivre dans ce monde. Éliminer mes tics et rituels étranges, regarder la personne quand elle me parle (pour moi, ce n'est pas important), et ainsi de suite. M'adapter à la personne qui me parle me demande beaucoup d'effort, mais j'y arrive bien souvent. Par contre, peut de gens s'adaptent à moi pour me parler car ils ne savent pas comment. Entre autre, plusieurs personnes vont me parler mais pensent que je suis «absent». Bien que j'aime être dans la lune, j'écoute ce qu'on me dit, mais je ne réagis pas.


    La drague, je ne sais pas c'est quoi. Je me suis fait dragué plusieurs fois sans le savoir (c'est les autres qu'il me l'ont dit), et on m'a déjà dit que je draguais alors que c'était pas le cas (je suis peut-être trop gentil avec les gens?) :D En fait, je ne sais jamais comment faire ça.


    Comment je sais que la personne me plait? Bonne question! Comment expliquer. Je revois cette personne dans ma tête, je rêve à elle, je le goût de la revoir. Je ne sais pas comment l'expliquer.


    J'espère que je répond à tes questions NICOCO, tu peux toujours me demander des précisions.


    Quels ont été tes réactions quand tu as pris conscience de tes symptômes autistiques ?


    Un soulagement. Je l'ai su à l'age adulte. J'aurais aimé le savoir plus jeune pour que je sache que je ne suis pas unique au monde et qu'il y en a d'autre comme moi. C'est pour ça le soulagement. «Enfin! Il y a des gens comme moi!»


    Je te demande quelque chose de très personnel, aussi, je comprendrais que tu ne veuilles pas répondre, ou de façons moins publique.


    Je suis un nickname, pas de photo, pas rien, donc c'est ok. Dans le pire des cas, je vais te répondre en privé.

  • Soulagement !!!


    C'est ce que j'ai dit quand j'ai compris que j'étais handicapée et pas exactement ça mais plutôt un espoir quand j'ai considéré mon circoncis comme un handicapé.


    Y avait forcément des solutions.


    Toi tu sembles parler facilement c'est ton atout pour avancer et tu ne peux que y arriver. Moi j'en suis absolument persuadée.

    Toujours en deuil de mes joujoux préférés.


    Mon témoignage

    Vidéo sur l'impact de la circoncision sur la sexualité des hommes et leurs partenaires (il faut un compte pour majeur)





  • je dois avouer qu'au niveau de l'autisme, vous êtes des années en arrière par rapport à nous. Heureusement, ça semble changer. Certaines personnes se disent spécialistes ont vont donner des traitements complètement inadaptés. C'est pour cette raison qu'il faut toujours qu'on implique les autistes aux-même dans l'organisation des soins, pas seulement ces «spécialistes».


    Il n'y a pas ou peu de formation à l'autisme dans le cursus psy ou ré-éducatif, celles et ceux qui veulent se former doivent le faire par leurs propres moyens. Oui la France est à la traîne, l'autisme reste une psychose "secondaire" alors qu'on se rend compte qu'il commence à toucher de plus en plus d'enfants.


    Tu as de la chance dans ton malheur, certains autistes ne parlent pas et leurs troubles cognitifs sont vraiment très lourds.


    Un soulagement. Je l'ai su à l'age adulte. J'aurais aimé le savoir plus jeune pour que je sache que je ne suis pas unique au monde et qu'il y en a d'autre comme moi. C'est pour ça le soulagement. «Enfin! Il y a des gens comme moi!»


    Tu as été détecté très tard...
    Tu as eu le temps de te construire et d'"être" avec un fonctionnement différent, c'est à prendre en compte dans tes problèmes d'aujourd'hui.


    En fait la difficulté de la question que je t'ai posé, vient du fait que je te demandais comment tu percevais les émotions.
    Là, tu nous as répondu en t'adaptant à nous, pour que l'on comprenne. Mais l'idée, pour moi est justement de lire ce que TOI, tu percevais.


    La colère, par exemple est une émotion, que l'on ressent chez quelqu'un à cause d'expressions faciales, de tensions musculaires dans le corps, d'intonation de voix, d'un feeling général.
    Toi, que voyais tu chez une personne en colère avant de comprendre ce qu'était la colère ?


    C'est ton cheminement de pensées et l’interprétation "primaire" que tu en fais qui m’intéressent. Là est la difficulté ;)


    Nicoco

    "je suis circoncis... J'ai vraiment pas de peau !" :D


    "Je suis circoncis... Mais j'ai arrêté !" :thumbsup:

  • C'est ce que j'ai dit quand j'ai compris que j'étais handicapée et pas exactement ça mais plutôt un espoir quand j'ai considéré mon circoncis comme un handicapé.


    Pour moi, il y a deux manière de décrire un handicape :


    1 - Absence de faculté, c'est à dire par exemple être paraplégique, non-voyant, etc. Dans ces cas-ci, on doit trouver le moyen compenser pour l'handicape. Le paraplégique aura un fauteuil roulant, le non-voyant aura un chien guide ou une canne.


    2 - Une différence auquel les lieux ou les gens autour ne sont pas adaptés. Ça peut toucher la personne en fauteuil roulant qui n'a pas de rampe d'accès pour accéder à son magasin, mais ce point 2 touche beaucoup les autistes, dont certains ont de très grandes forces, mais qui peuvent difficilement les exploité en raison de la communication qui est difficile avec les autres. Pourtant, pour beaucoup d'autistes, accorder moins d'importance au non-dit les aideraient. Ce que j'essaie d'expliqué ici c'est que l'handicape ne serait pas un handicape si le milieu fonctionnait autrement.


    Y avait forcément des solutions.


    Oui, effectivement, il ne faut pas abandonner.


    Toi tu sembles parler facilement c'est ton atout pour avancer et tu ne peux que y arriver. Moi j'en suis absolument persuadée.


    Désolé je ne comprends pas cette phrase. ?(


    Il n'y a pas ou peu de formation à l'autisme dans le cursus psy ou ré-éducatif, celles et ceux qui veulent se former doivent le faire par leurs propres moyens. Oui la France est à la traîne, l'autisme reste une psychose "secondaire" alors qu'on se rend compte qu'il commence à toucher de plus en plus d'enfants.


    Heureusement, ça tant à changer, mais surtout que les autistes aient la bonne aide, pas la mauvaise aide.


    Tu as de la chance dans ton malheur, certains autistes ne parlent pas et leurs troubles cognitifs sont vraiment très lourds.


    Oui, mais il ne faut pas oublier que l'autisme à plusieurs niveau. Moi je suis considéré comme «de haut niveau», c'est à dire que je peux fonctionner de manière autonome. Je vie seul, je me fais à manger et mon appartement est propre. Ce n'est pas le cas de tous les autistes. Ça dépend aussi de la prise en charge à l'enfance. Moi, je n'avais pas eu de diagnostique confirmé, mais mes parents se sont occupés de moi et j'ai vu des spécialistes quand j'étais petit. Des autistes comme moi (ou asperger), tu en as sûrement croisé d'autres. Souvent, on ne les voient pas. Bien souvent ils travaillent, et à moins de s'y connaître, on ne saura pas qu'ils sont autistes. Au plus, on va les trouver «étrange».


    En fait la difficulté de la question que je t'ai posé, vient du fait que je te demandais comment tu percevais les émotions.
    Là, tu nous as répondu en t'adaptant à nous, pour que l'on comprenne. Mais l'idée, pour moi est justement de lire ce que TOI, tu percevais.
    La colère, par exemple est une émotion, que l'on ressent chez quelqu'un à cause d'expressions faciales, de tensions musculaires dans le corps, d'intonation de voix, d'un feeling général.
    Toi, que voyais tu chez une personne en colère avant de comprendre ce qu'était la colère ?


    Si la personne ne crie pas, je ne sais pas qu'elle est en colère. S'il elle crie, bien là, je comprends le message. Mais le décoder par le non-dit, c'est trop abstrait pour moi. Mais encore là, je le décode partiellement, mais pas tout le temps, si non, à retardement, comme une heure après, je me dit «Je crois qu'untel était en colère». Mais j'ai déjà entendu des autistes rirent au moment où ils se faisaient engueuler simplement parce qu'ils ne comprenaient pas la situation.


    Quand je suis fâché, je ... en fait je ne sais pas ce que je fais, mais ça n'arrive pas souvent.


    C'est ton cheminement de pensées et l’interprétation "primaire" que tu en fais qui m’intéressent. Là est la difficulté ;)


    J'essaie de te répondre du mieux que je peux.

  • Ce que j'ai voulu dire c'est que tu dois gagner en confiance et pour ça il faut pouvoir parler et communiquer. Parler semble facile pour toi, enfin avec nous des étrangers. Communiquer un peu moins facile pour toi mais tu sembles bien te soigner.


    Je pense que tu as tous les atouts pour gagner en confiance et vaincre ton problème.



    J'aime bien comment tu parles de l'handicap mais y a aussi ceux qui ne peuvent se corriger comme le mien auquel cas c'est à moi de compenser et là c'est le boulot du cerveau.
    Mon handicap ne se voit pas ça donc été plus long pour que j'en prenne conscience.
    Les médecins savaient mais n'ont même pas été capable de m'expliquer clairement à mes parents.

    Toujours en deuil de mes joujoux préférés.


    Mon témoignage

    Vidéo sur l'impact de la circoncision sur la sexualité des hommes et leurs partenaires (il faut un compte pour majeur)





  • Personnellement je connais très mal l'autisme, alors je trouve ça intéressant de pouvoir en apprendre plus.


    Je suis là pour ça!


    Ce que j'ai voulu dire c'est que tu dois gagner en confiance et pour ça il faut pouvoir parler et communiquer. Parler semble facile pour toi, enfin avec nous des étrangers. Communiquer un peu moins facile pour toi mais tu sembles bien te soigner.


    Oui, je me débrouille assez bien dans ce domaine, du moins, je crois!


    Je pense que tu as tous les atouts pour gagner en confiance et vaincre ton problème.


    J'essaie! ;) merci!

    J'aime bien comment tu parles de l'handicap mais y a aussi ceux qui ne peuvent se corriger comme le mien auquel cas c'est à moi de compenser et là c'est le boulot du cerveau.
    Mon handicap ne se voit pas ça donc été plus long pour que j'en prenne conscience.
    Les médecins savaient mais n'ont même pas été capable de m'expliquer clairement à mes parents.


    Heu... Tu ne parles pas de la C de ton homme, mais autre chose? Tu peux en parler si tu veux. Où tu l'as dit dans un message et J'ai pas vu?


    J'adore ton avatar LeKoala ;)
    Totalement dans le sujet :D


    Merci, mais je l'ai pris sans trop y penser. Je voulais juste un avatar pour qu'on reconnaisse mes postes, sans en dire trop sur moi.

  • Je ne vois que d'un œil.
    Je suis donc incapable de faire pas mal de chose et pendant longtemps j'ai pensé que j'étais vraiment cruche de ne pouvoir faire des choses simple que tout le monde fait avec facilité.


    J'ai quelques petites anecdotes sur le sujet.
    Au début que je conduisais, je pouvais rester longtemps à un stop car je voyais une voiture au loin et étais incapable de mesurer si la voiture était loin ou prêt et si elle roulais vite ou non, alors j'attendais. Ensuite mon cerveau a su s'adapter (je ne sais pas comment), on ne me klaxonne plus au stop !!!


    J'adore danser : dans une boite il y a peu de lumière et pire un stroboscope ou des projecteurs. Si je tourne, je ne sais plus où est mon partenaire. Je compte sur lui pour me rattraper la main. Une fois 2 mecs se sont amusés à changer quand je tournais. je n'aurai absolument rien vu si l'un 2 n'avait pas eu les mains plus froides et l'autre plus moites.
    Il paraît que je suis facile à guider.


    Sur une moto (toujours derrière car même sur un vélo j'ai très peur, je ne mesure pas du tout mon environnement), sur le coté gauche, je ne vois pas la route car il y un casque devant moi et que mon œil gauche ne voit pas. Il faudrait que je penche sérieusement la tête à gauche pour permettre à mon œil droit de voir, ce qui serait dangereux. Alors je fais une confiance totale au conducteur. J'ai eu le genou gauche plusieurs fois éraflé quand il frottait la route (j'habitait en montagne).
    Il paraît aussi qu'à part mon poids on ne me sent pas sur une moto.


    Ce sont des enfants qui m'ont permis de comprendre que j'étais handicapée.
    Je descendais de rochers et comme je ne mesure pas si le rocher est à l'équivalent d'une marche ou de 2, je mets une main au sol pour avoir toujours 2 appuis. Main droite, main gauche...
    L'un des gosses me crie :
    "Eh tu te prends pour un gorille ?
    -Non je ne vois que d'un œil." (consciente quand même que j'ai un pb mais pas un handicap. Ce qui change tout)


    Alors ils ont commencé à se boucher un œil et me dire :
    -"ah tu ne vois pas ça.
    - Oh mais là c'est très embêtant parce que ..."


    Je n'en revenais pas de tout ce qu'ils me racontaient.
    Ils ont décidé de m'aider et de vouloir m'apprendre à jouer au tennis car leur mère avec une mauvaise vue avec les 2 yeux jouait très bien.
    Ils arrivent tous sur le terrain avec un œil caché avec un coton.
    Ils sont tellement touchant et sans moquerie que je me prête au jeu avec eux mais sans conviction.


    On commence :
    Mon œil voit la balle là, il le dit à mon cerveau qui a son tour le dit à mon bras et mon bas frappe là, sauf qu'il y a déjà un moment que la balle est derrière mois.
    Ils rient mais sans moquerie.
    Ils tentent de me montrer qu'avec des cours et de l'entrainement j'y arriverai.
    Là il se passe un truc surprenant : ils arrivent à jouer avec un œil mais peut être au bout d'une demi heure, ils font comme moi, tapent avec du retard et ne rattrapent plus une balle.
    L'un jette la raquette et déclare :
    -"Dans la vie, y a autre chose que le tennis !"


    On vit pas mal de chose ensemble, ils ont passé leur vacances avec un œil. Enfiler un fil dans un fil dans un chas d'aiguille les 2 yeux ouverts... marcher sur une poutre avec un œil...jouer au ballon...


    Je joue au ping-pong avec mon frère. Il joue doucement(sans revers) et ça va dans l'ensemble mais il finit par envoyer une balle haute et là panique chez moi, je ne vois plus la balle (sont geste non plus). D'un seul coup de sens que quelque chose arrive par le haut, je n'ai pas le temps de réaliser que c'est la balle.
    Le réflexe m'a fait envoyer très fort ma raquette vers mon frère fort surpris, pour me protéger du danger qui arrivait (jamais je n'essayerai de rattraper l'objet, car trop peu de chance de le rattraper).


    A table quand je demande un morceau de pain, surtout je ne regarde pas la personne (si ce n'est pas un proche) pour ne pas lui laisser l'occasion de me l'envoyer.
    Si j'oublie et que je vois qu'il va le lancer, je baisse la tête, mets les mains devant les yeux et hurle "NOONN".
    Ca fait toujours son effet.


    L'un des pires supplice pour moi : balade en forêt.
    Le sol n'est pas plat et plein d'embuches sans que je mesure réellement le niveau, si je regarde le sol, je me prends plein de branches dans la tête ou pire les yeux, alors je regarde en haut et bing, je trébuche. Une solution est d'avoir devant moi, une personne qui marche lentement et moi une main sur son épaule pour me servir d'appuis me permettant de laisser les yeux regarder le haut, mais vraiment je reste le ventre noué tout le temps. Aucun plaisir.


    Donc quand je prends conscience que je suis handicapée et non gourde, c'est le bonheur total, j'ai enfin une explication !!
    Maintenant je vais m'adapter en fonction de cette nouvelle révélation et surtout avoir envers moi bcp plus d'indulgence. Confiance en moi aussi dans les domaine où ma vue n'avait pas d'importance car avant j'avais un peu peur de tout.

    Toujours en deuil de mes joujoux préférés.


    Mon témoignage

    Vidéo sur l'impact de la circoncision sur la sexualité des hommes et leurs partenaires (il faut un compte pour majeur)





  • Je ne vois que d'un œil.
    Je suis donc incapable de faire pas mal de chose et pendant longtemps j'ai pensé que j'étais vraiment cruche de ne pouvoir faire des choses simple que tout le monde fait avec facilité.


    C'est vrai, tu l'as dit dans un autre message. Moi je vois des deux yeux mais mon cerveau à de la difficulté à comprendre la troisième dimension, et en plus je fais un peu de strabisme. Ça m'occasionne heureusement pas beaucoup de problème dans la vie de tous les jours, mais dans les sports de ballons ou de balle, oui. J'ai suis incapable de suivre un ballon dans les airs, d'ailleurs j'ai toujours l'impression qu'il me retombera dessus. Tu peux t'imaginer comment les cours d'éducations physiques ont été difficiles dans mon enfance, surtout que 9 fois sur 10, c'était des sports de ballon.


    Oui les autres, surtout les enfants, savent nous rappeler notre handicap, et parfois dans la méchanceté. Mais heureusement, ceci est derrière moi.

  • Oui oui je vois très bien le pb.


    Celle qu'on ne veut jamais dans son équipe sinon on va perdre.


    Strabisme : ton pb de vue peut aussi venir de là. Tu ne vois peut être pas le relief.

    Toujours en deuil de mes joujoux préférés.


    Mon témoignage

    Vidéo sur l'impact de la circoncision sur la sexualité des hommes et leurs partenaires (il faut un compte pour majeur)





  • Moi aussi, incapable d'attraper une balle, je connais très bien ce sentiment d'être toujours celui dont personne ne veut quand il faut constituer une équipe de foot. Ma revanche, ça a été d'avoir eu un jour pour punition l'interdiction de jouer au foot, quel bonheur c'était :D


    Patochan

  • J'avais trouvé ce sujet intéressant, mais j'ai préféré attendre d'être revenu de quelques jours prévus sans internet, puis au retour d'avoir le temps pour commenter certaines choses dans lesquelles je me retrouve.


    (...) j'aimerais préciser que comme l'autisme est un diagnostique «large», certains autistes vont avoir des caractéristiques que d'autres n'auront pas. Aussi, il faut savoir que vous avez tous des traits autistes. Seulement, ils ne sont pas assez forts pour être cliniquement autiste.


    Intéressant.


    Revenons à la questions de départ... Il est surtout difficile pour moi de comprendre le non-dit. Le visage des gens va exprimé beaucoup l'émotion qu'ils ressentent. Moi, si je ne vois pas une larme, je ne peux pas savoir que la personne est triste. Mais à la longue, j'ai réussi à le comprendre partiellement. Donc, si vous avez des personnes autistes ou asperger dans votre entourage, il est important d'exprimer en mot ce que vous voulez que la personne perçoive.


    (...........)
    Il m'est arrivé plusieurs fois de dire des choses blessantes à des personnes, simplement parce que je n'ai pas ce filtre de ce qu'on doit dire et ce qu'on ne doit pas dire. Malgré tout, certaines personnes aiment ça parce qu'avec moi, il n'y a pas de cachette.[/quote]
    Pour ma part, je me rappelle deux grosses maladresses avec des personne d'autres régions qui échangeaient des courriers avec moi. A la suite de ces maladresses, ils ont rompu le contact et je comprends parfaitement pourquoi ils ont eu de quoi être très déçus aujourd'hui.
    Sinon, j'attache une grande importance à ce que j'appelle "l'honnêteté" qui consiste à ne pas chercher à paraître autre chose que ce qu'on est réellement.


    En fait, le "paraitre" est quelque-chose que j'ai longtemps détesté (en vieillissant je le supporte mieux).


    La configuration particulière de mon cerveau m'a amené des forces, comme créer mon premier programme informatique à 8 ans. Je suis meilleur avec les formes que les mots.


    Question de génération. Moi, j'avais quand même 13 ans ou 12 et demie) quand j'ai fait ça, mais ça correspond à 1970-71 (donc avant ta naissance, avec un moindre développement de l'informatique de bureau).
    Durant la pose après le repas de midi, j'avais demandé à une fille où elle allait. Elle ma répondu "au club d'informatique tenu par son prof de maths". A la première séance, j'ai juste regardé le prof qui le donnait des explications. A la deuxième séance, j'avais écrit un programme, mais faute de bien connaître les caractéristiques de la machine (par exemple seulement des calculs dans la mémoire A), il ne pouvait pas marcher. Le prof m'a donc donné une feuille avec les codes de la machine et la fois suivante, j'ai pu faire un programme qui marchait.
    Deux ans plus tard (pour mon entrée en seconde à 14 ans 1/2), ce prof m'a dit que les possibilité de la machine programmable du lycée était trop limitées pour moi et m'a proposé d'aller en utiliser une autre à la fac de sciences.


    J'ai aussi conçu des montage électronique (avec juste un ou deux transistors) à l'âge de 11 ans. Et j'expliquai le fonctionnement aux filles dans le bus. Une fois, l'une d'elle m'a avoué qu'elles passaient à tour de rôle pour se faire réserver une place assise. :D


    Sinon, dès les grandes classe de l'école primaire, je connaissais par coeur les valeurs des puissances de 2 jusqu'à 1024. |: Je ne savais pas que ça pourrait me servir un jour. Du reste, depuis, je ne suis pas allé beaucoup plus loin en les connaissant jusqu'à 65536.


    A coté de ça, dès le CE1 (7 ans), j'écrivais mal au point qu'au bout de quelques mois, un psychologue a préconisé que j'écrive au stylo à encre au lieu du stylo à plume habituel à cette époque. Malgré tout, j'écrivais plutôt mal. Et aujourd'hui, lors d'écritures manuscrites, il m'arrive de sauter une lettre et de la corriger juste après en la rajoutant à un endroit où il n'y a pas assez de place. J'étais globalement bon élève, mais j'avais pris l'habitude d'avoir 0 en orthographe et ce n'est que vers 13-14 ans qu'en me faisant faire des dictées.
    La prof de français que j'avais eu en 6ème/5ème m'avait rappelé quelques années plus tard un court dialogue :


    - Mais enfin Bernard, des feuilles mortes, comment ça s'écrit ?
    - Avec un s ?
    - Mais oui !
    - Bof, si vous voulez !


    Entre autre, plusieurs personnes vont me parler mais pensent que je suis «absent». Bien que j'aime être dans la lune, j'écoute ce qu'on me dit, mais je ne réagis pas.


    C'était le cas quand j'étais plus jeune. A une réunion des parents d'élèves la prof d'histoire géo de 6ème ou 5ème (donc vers 11-12 ans) avait raconté à mes parents que, me trouvant dans la lune, elle m'avait demandé de répéter ce qu'elle venait de dire. Et elle avait été surprise que je le fasse sans difficulté. :thumbsup:


    Et aussi, j'aime les gens, j'ai des amis et je les vois. Par contre, j'aime aussi être seul et quand je vois trop de gens, je fini par trouver ça trop.


    Idem, je suis solitaire et pour la vie chez moi ça me va tout à fait. Ça pourrait m'intéresser d'engager la conversation avec certaines personnes rencontrées sur la plage ou dans les transports en commun, mais je suis un peu hésitant. Par contre, s'il y a une grosse foule au point d'avoir du mal à avancer comme on veut, ça m'incite à partir.


    En classe de 5ème durant 2 trimestres, la prof de français nous avait fait écrire un roman. Beaucoup l'ont fait par groupes de 2 à 4. Moi, je suis resté tout seul. Dans la semaine, je réfléchissait à l'histoire lors de mon passage au WC après le petit déjeuner, et durant l'heure de roman, j'écrivais. Une histoire où j'étais le responsable du centre spatial français.
    Les autres en discutant à 3 ou 4 pour se mettre d'accord ont produit beaucoup moins de texte.

  • Merci pour ce témoignage et ces confidences. Je suppose que ça doit te faire du bien aussi à toi d'en parler librement.


    Est-ce que ça a toujours été le cas ou tu as mis un certain temps avant de pouvoir t'ouvrir aux autres à partir du moment ou tu as su ?
    En tous les cas, tu expliques très bien tes pensées et c'est vrai que certains de tes passages me rappellent aussi à des souvenirs douloureux ... mais la vie est un combat parfois et je suis content de voir que tu gères ta "différence" avec beaucoup de courage et de lucidité.


    Ceci dit, dans les rapports avec les autres, les femmes notemment, je t'entendais dire dans un post que tu discutais de ça avec tes futures petites amies.
    Si j'ai un conseil à te donner : laisse les te découvrir toi (et pas ta maladie). Ne te réduis pas à elle, tu es tant de choses, autres qu'autiste, (intelligeant, prévenant, aimant, interressant, mystérieux ...).


    Si je fais une synthèse de ma jeunesse, ma femme est tombée amoureuse d'un dépressif, associal, drogué, bipolaire, potentiellement dangereux pour lui et son entourage et circoncis :P Tu vois c'était pas gagné, surtout si je lui avait parlé de tout ça au début de notre relation !
    Non, je l'ai laissé tomber amoureuse du beau mec, sportif, jovial, de la bête sexuelle (ça c'est pour ma satisfaction personnelle) et surtout du gars stable que je n'étais pas, mais que je suis devenu grace à elle ;-)
    Tu vois tout arrive !

    Le prépuce n'est pas l'emballage, c'est la friandise !!!


    "No pain, no gain !"


    Argh, plus d'encre dans le clavier...