Jean-Pierre Rosenczveig, Président du tribunal pour enfants de Bobigny pendant plus de 20 ans et tout juste retraité, a accordé une interview à Libération.
Extrait :
CitationEn France, on n’a pas le droit de frapper un adulte ou un animal mais on peut frapper son enfant. Le «droit de correction» est reconnu par la jurisprudence. Des gens disent : «Une bonne fessée, ça n’a jamais fait de mal à personne.» Au vu des études sur le sujet, c’est faux. Mais ce qu’il faut voir aussi, c’est l’enjeu du débat sur la fessée, à savoir le statut du mineur. Mitterrand l’avait très bien dit, dans un discours de 1989 : «Personne n’est propriétaire de son enfant.» Le corps de l’enfant n’appartient pas aux parents. Il faut, ainsi, condamner de manière très explicite l’excision. Et commencer à ouvrir un débat sur la circoncision, comme l’a demandé l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Je suis juif, je sais que c’est très polémique de dire ça. Mais circoncire, c’est modifier le sexe d’un enfant au nom de ses croyances à soi. Les parents ont le droit d’élever leurs enfants dans leurs convictions religieuses. Mais l’enfant a le droit de faire le choix de sa religion. Est-ce qu’entre-temps il faut le marquer dans son corps ?
Voilà qui fait plaisir à lire !
Source : «Faire avancer les droits des enfants, c’est travailler au bien-être de tous» - Libération