Les Conséquences psychologiques sont-elles toujours dues au seul fait de la circoncision ?

  • Nous sommes tous les "victimes" d'un même acte mais les problèmes liés à cet acte sont bien différents, on l'a vu.


    Voilà comment je vois la chose, avis tout à fait personnel et qui n'a, je le précise, aucun fondement sérieux, n'étant pas professionel dans le domaine, loin de là :D


    Pour les circoncis, je distinguerais deux "groupes".


    En effet on ne peux pas traiter, à mon sens, ceux qui on des séquelles physiques handicapantes pour la sexualité et la vie amoureuse, et ceux qui, comme moi, on une circoncision "propre" mais qui estiment avoir été arbitrairement privés d'une partie de leur anatomie, et pas des moindres !


    Pour les problèmes psychologiques, je distinguerais trois "groupes".


    Ceux dont les séquelles physiques liés directement à la circoncision, amènent, on peut le comprendre aisément, à un état psychologique désastreux !


    Ceux qui n'ont pas de séquelles physiques particulièrement graves mais qui ont mal vécu cet acte au point de s'empêcher d'avoir une vie sexuelle et sentimentale normale (c'est d'ailleurs là que sont fait la plupart des reproches : des circoncis qui ne comprennent pas le mouvement intactiviste tellement la circoncision n'a jamais constitué, pour eux, un problème).


    Ceux qui ont des séquelles psychologiques voire psychosomatique qu'ils attribuent à tors à leur circoncision (problèmes d'érection, de manque de libido, de longueur à l'éjaculation que sais-je encore). Des problèmes qu'ils auraient très bien pu avoir en tant qu'intact en fait.


    Certaines personnes, qui ont subit des opérations assez graves au niveau du pénis, et qui se restaurent suite à ces opérations, profitent plus de leur sexe, pourtant lourdement mutilés, que certains autres dont la circoncision c'est bien passé (si tant est qu'une circoncision puisse bien se passer je suis tout à fait d'accord sur ça !)


    Des fois, la solution passe par l'acceptation de son corps, quoi qu'il ait vécu. Ce n'est pas vous, et encore moins lui, le responsable de cette atteinte, alors pourquoi le détester à ce point !
    Aimez-le il vous le rendra bien, n'oubliez pas : le corps est le temple de l'esprit (je ne saurais dire à quelle partie du temple correspond le pénis) :whistling:


    La circoncision n'est pas la source de tout nos maux loin s'en faut, ne lui donnons pas, dans notre esprit, une importance qu'elle ne mérite pas. Elle risque de prendre la place d'autres choses vraiment importantes et positives pour nous : l'amour, la famille, les enfants, le sexe, la vie quoi :D


    [Confidence] : si je me permets de vous parler ainsi, c'est que j'ai été cet homme là.


    Un jeune homme qui se laissait submerger par ces problèmes (pas uniquement ceux de la circ je précise), ces questions sans réponses, ces remords incompris, cette haine, cette envie de hurler ma souffrance étouffée par l’indifférence de mon entourage. Ça a bien faillit me coûter la vie.


    Mais à partir du moment où j'en ai pris conscience et que j'ai arrêté de donner autant d'importance à ces problèmes, j'ai pu commencer à vivre MA vie, celle à laquelle j'aspirais vraiment et que je méritais !


    Oui nous devons combattre contre cet acte odieux qu'est la circoncision (et tout les autres qui portent atteinte à l'intégrité de l'enfant en général) mais, dans la mesure ou notre circoncision a été réalisée de manière humainement acceptable, nous ne devons pas nous laisser psychologiquement abattre par lui, surtout aujourd'hui où plein de moyens sont mis à notre disposition pour minimiser ses effets et, espérons-le, bientôt l'interdire.


    Et puis il y a le forum ! :D


    Beaucoup, je suis sur, trouveront ici une aide, un réconfort, une écoute, des conseils qui vont les aider à mieux vivre leur circoncision. Si c'est pas un début de solution à un meilleurs état psychologique ça !!! :thumbsup:


    Bien à vous !

    Le prépuce n'est pas l'emballage, c'est la friandise !!!


    "No pain, no gain !"


    Argh, plus d'encre dans le clavier...

  • Je vous incite, tant que c'est encore possible, à regarde ce documentaire : http://pluzz.francetv.fr/videos/le_proces_du_viol.html
    Le viol et la circoncison, rien à voir ?
    Regardez, et jugez par vous-même.
    Le dénigrement, le mépris et la desinvolture qui étaient à l'oeuvre à l'époque, ne vous rapelle-t-elle pas quelque chose ?

    Caillou, la cinquantaine entamée, intact.


    "Toute vérité franchit trois étapes. D'abord elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant toujours été une évidence." - Arthur Schopenhauer

  • Je comprends ce que tu veux dire Diabolo, mais reste que le titre de ton topic m'agace un peu : un être humain peut légitimement être en colère du fait qu'on ait pratiqué sur lui un acte chirurgical le privant de manière irréversible d'une partie de son anatomie, ici sexuelle.


    C'est totalement naturel de mal réagir à cela, c'est même du bon sens. Après, il y a des gens conditionnés et totalement biaisés par leur culture, ceux qui sont dans le déni, ceux qui comme toi ont réussi à surmonter, etc. Ok.


    Il y a aussi des facteurs extérieurs qui peuvent empirer l'état psychologique d'un homme déjà en souffrance : des amis à lui font circoncire leur enfant, des mauvaises nouvelles sur le sujet, des gens qui remettent en doute sa souffrance, etc.


    A l'inverse, l'état psychologique va s'améliorer lorsque des bonnes nouvelles arriveront (par exemple, baisse du taux de circoncision dans un pays), ce qui est logique. Il y a effectivement des similitudes avec la souffrance des gens qui ont été violés, c'est certain.


    Il y a des tas de témoignages d'hommes circoncis en souffrance qui montrent bien les choses, comme les vidéos de cette page : http://www.droitaucorps.com/te…ommes-contre-circoncision


    Ces témoignages sont limpides, impossible de ne pas comprendre la souffrance de ces hommes qui expliquent très bien leur vécu vis à vis de la circoncision. Je m'y retrouve beaucoup.

  • @ Nicolas : Bien sur qu'on a le droit d'être en colère, et je le suis ;) et oui, ça a un sens.
    De là à dire que c'est du "bon sens" ...


    Tous les intactivistes n'ont pas forcement des séquelles psychologiques et il n'est pas nécessaire d'avoir des séquelles psychologiques pour être intactiviste.


    Oui, en effet, j'ai réussi à surmonter ça (et bien d'autres choses encore) et c'est pour ça que je m'évertue toujours à donner une note positive : c'est pas facile mais pas impossible !


    Bien sur que ces témoignages sont limpides, tout autant que le mien ;)


    Tu peux me croire, je comprends très bien leur souffrance et je suis à milles lieux d'essayer d'y amener un quelconque discrédit, je me bats simplement contre le "laisser aller". Les problèmes psychologiques amènent vite à la dépression.
    Tu écrits : "...l'état psychologique va s'améliorer lorsque des bonnes nouvelles arriveront..." Justement je trouve ce résonnement dangereux : Il faut "provoquer" notre bien-être, le vivre et non pas "l'attendre".
    A une époque, si j'avais du attendre une bonne nouvelle pour aller mieux psychologiquement, je ne serais probablement plus de ce monde.
    Le positivisme et le relativisme sont les seules armes contre ça, sinon on fait le yo-yo toute notre vie, au gré des bonnes ou mauvaises nouvelles !


    C''est justement contre "les facteurs extérieurs" (et la circ en est une) qu'il faut réagir et combattre. Éviter de "sombrer" pour mieux affronter ces "actes manqués" dont nous sommes victimes tout au long de notre vie.


    Là où je te rejoins c'est que, le problème de la circoncision, et le fait d'arriver un jour à l'abolition pure et simple de cette pratique, me travaille sincèrement. Chaque opération dont j'entends parler me retourne le cœur, m'attriste, me révolte et je me dis : voilà, une nouvelle victime !
    Je le suis encore plus à chaque fois que je vois les photos horribles de ratages et les désastres que provoquent ces pratiques.


    Pour finir, j'entends bien que ça détonne avec ce que tu as l'habitude d'entendre, mais je n'ai jamais "très mal vécu" ma circoncision (je sentirais presque le besoin de m'en excuser :huh: )
    Par contre, si je me restaure c'est parce que je suis conscient du fait que j"ai été privé injustement d'une partie de mon intimité et je veux tout faire pour minimiser les effets physiques comme j'ai tout fait pour minimiser les effets psychologiques. (Hé oui moi aussi j'ai du aussi faire face à une circoncision et à toutes les questions sans réponses, l’indifférence, la honte etc)


    Pour le titre je m'explique : pour bien combattre un problème psychologique, il faut en connaitre l'origine (les origines) exactes(s) pour mieux le comprendre.
    Si tu attribues systématiquement tout tes problèmes psy à ta SEULE circoncision, tu risques de ne travailler que sur une partie des problèmes. Je ne dis pas que la circ à elle seule ne peut pas provoquer de problèmes psychologiques, je dis seulement que, à ce degré là (dépression, mal de vivre etc) c'est vraiment dommage!
    Et comme je l'ai dis, il ne faudrait pas passer à côté d'une pathologie ou d'un symptôme psychosomatique autre en voulant accuser à tout prix notre circoncision.


    @ Caillou : la preuve que les mentalités évoluent de temps en temps dans le bon sens, du moins chez nous !
    En même temps, le combat n'est pas encore fini pour les femmes violées non plus et leur cause est loin de faire l'unanimité dans tout les états. Ça nous donne une idée de ce qui nous attends :D


    Mais je suis persuadé que le mouvement intactiviste saura faire entendre sa voix, faire changer les mentalités et de ce que j'en vois, c'est bien parti et je m'autorise donc à un peu d'optimisme :D


    Patience et longueur de temps ....

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  • J'ai répondu en partie ici : Circoncision et psychologie : un article introductif


    Très content que tu aies pu surmonter ça. C'est aussi mon cas en partie, avec une amélioration nette au fur et à mesure des années, mais aussi des hauts et des bas.


    Par contre je maintiens que je trouve naturel (peut-être mieux dit que "bon sens" ici) la réaction de quelqu'un qui serait mécontent parce qu'on lui a coupé une partie de son corps sans son autorisation ni nécessité thérapeutique.


    Mais je suis conscient que ce n'est souvent pas le cas, notamment parce que l'acte est fait jeune et que le remettre en cause est difficile vis à vis du choix des parents, du poids de la culture / religion (plus évitement du sujet). Je conçois aussi qu'il y en ait qui "s'en foutent totalement", même si je trouve cela surprenant (si je leur coupe une autre partie du corps, je doute qu'ils s'en moquent).